Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le mercredi 18 janvier 2023 à 17h31
Victime d'une chute grave au Tour de Turquie l'année dernière, Nacer Bouhanni est revenu sur l'enfer qu'il a vécu et sa convalescence à une semaine de son retour à la compétition.
L'année 2022 aura été marquée par plusieurs chutes graves dans le cyclisme français. Double champion du monde 2020 et 2021, Julian Alaphilippe en a subi deux. Tout d'abord à Liège-Bastogne-Liège au mois d'avril. Puis durant l'été au Tour d'Espagne où il a été contraint d'abandonner, blessé à l'épaule. Le coureur de la Quick-Step Alphavinyl n'a pas été le seul à tomber de sa selle brutalement. Durant la seconde étape du Tour de Turquie, Nacer Bouhanni s'est également retrouvé victime d'une chute tout aussi spectaculaire qu'effrayante. La fracture d'une vertèbre cervicale lui a horriblement fait mal. Et sur un plan purement sportif, elle l'a tenu éloigné du peloton de nombreux mois, lui faisant notamment manquer le Tour de France 2022.
"Je progresse petit à petit. Ça fait bizarre de rouler en groupe, j'espère retrouver les automatismes rapidement. Je reprends la semaine prochaine au Challenge de Majorque. Mais il y a un peu d'appréhension quand même" s'est exprimé le sprinteur auprès de l'AFP. Et pour cause. Il s'est par la suite davantage épanché sur l'enfer qu'il a vécu. "A un centimètre près, j'étais tétraplégique. Quand le professeur te dit ça, tu remets tout en question. Il ne s'agit plus de vélo ou de sport mais de ta vie. Le vélo est devenu très secondaire. Je ne voulais plus du tout en entendre parler. J'étais dégoûté. J'ai mis un moment avant de retourner sur un vélo" a poursuivi le cycliste d'Arkéa-Samsic avant de détailler entre autres qu'il a par exemple porté un corset intégral durant un mois puis une minerve jusqu'au mois de juillet.
"Ça a été un cauchemar jusqu'à mon retour en France"
Quant aux séquelles, Nacer Bouhanni affirme ressentir toujours des douleurs après trois ou quatre heures passées sur le vélo. Cependant, c'est avant tout psychologiquement que le bât blesse. "C'était horrible. On m'a transporté dans l'ambulance comme une bête. On m'a demandé si je pouvais tourner la tête alors que ça aurait pu être dramatique. Je portais ma tête avec mes mains pour justement éviter qu'elle bouge. Je hurlais de douleur. Ça a été un cauchemar jusqu'à mon retour en France" a-t-il confessé. Un calvaire justifiant ses craintes. "Les premières fois que je suis remonté sur un vélo, ça n'allait pas du tout. Je croisais une voiture ou un camion, j'imaginais le pire" a également commenté le champion de France 2012. Qu'attend-il concrètement de son retour à la compétition ? Il explique vouloir relever un défi personnel, retrouver son niveau et le goût des victoires.