1983, le sacre de Noah : Le printemps qui a tout changé (3/10)

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Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le samedi 20 mai 2023 à 15h53

A l'occasion du 40eme anniversaire de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, retrouvez, ou découvrez, les différentes facettes du dernier vainqueur français en Grand Chelem en dix épisodes. Aujourd'hui, le printemps 1983 qui a conditionné son futur sacre.

Après avoir triomphé de Mats Wilander en finale de ce fameux Roland-Garros 1983 , Yannick Noah savoure sa victoire avec notamment son père Zacharie, accouru sur le court aussitôt la balle de match transformée, et Patrice Hagelhauer, son coach emblématique. L'entraîneur qui l'a lancé sur les rails de « l'opération Roland-Garros » le printemps précédent. Le 30 mars 1983, Noah rentre alors de boîte de nuit à 5 heures du matin, quelques heures seulement avant d'affronter Manuel Orantes en quart de finale du tournoi de Monte-Carlo. Le Français est serein, persuadé de battre le joueur espagnol en fin de carrière. Mais il s'incline au terme d'un match catastrophique (2-6, 7-6, 6-3) et se prend une soufflante de la part de son coach.

Noah s'incline contre Orantes à Monte-Carlo et se prend une soufflante de la part de son entraîneur

« Je me suis fait engueuler ! Il avait raison, raconte Noah dans l'ouvrage « 1983 » paru ces derniers jours. On s'était pas mal entraînés. Il y a eu un avant et un après 1982. Avant 1982, quand on jouait à Roland, c'était pour aller le plus loin possible, pas pour gagner. En 1983, c'est pour gagner. Donc on avait commencé à se préparer. Et à Monte-Carlo, j'ai déconné. Orantes, c'était imperdable ! » L'engueulade fait l'effet d'un électrochoc. « C'est drôle comme parfois des problèmes peuvent devenir des opportunités. Je pense que ç'a été une vraie piqûre de rappel : non seulement j'avais déconné, mais en plus de ça je risquais de perdre mon pote entraîneur. On est à deux dans ce projet et je le plante. C'est à ce moment-là, après la déconnade et l'engueulade qui a suivi, que j'ai fait ce que je n'avais jamais fait dans ma vie, à savoir penser à un objectif, Roland-Garros, deux mois avant et tout le temps, explique Noah. Et je ne l'ai plus jamais fait après ! »

Noah était en mission

Yannick Noah était en mission et était habité, désireux de triompher à domicile. Alors, il s'en est donné les moyens. Le natif de Sedan travaille beaucoup. Il joue, gagne, et s'entretient assidument après ses victoires. Il atteint la finale à Lisbonne, battu de justesse par Wilander. Pratiquant un jeu offensif avec succès, Noah remporte ensuite les tournois de Madrid et Hambourg en dominant plusieurs spécialistes émérites de la terre battue comme Henrik Sundström, José Higueras et Wilander. « Quand on est arrivés au stage de préparation avant le tournoi, j'étais déjà très en forme », souligne Noah qui a effectivement tout renversé à Paris.

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