Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 03 juin 2024 à 16h01
C'est après un jour et demi de récupération, mais dans un délai peu commun, que Novak Djokovic affronte Francisco Cerundolo.
A quel point Novak Djokovic sera-t-il pénalisé par sa fin de match à plus de trois heures du matin, dans la nuit de samedi à dimanche contre Lorenzo Musetti (7-5, 6-7, 2-6, 6-3, 6-0) ? L'organisation l'a déjà assuré de ne pas commencer avant 16h, mais elle aurait aussi pu décider de le programmer à nouveau en session de nuit pour lui offrir encore quelques heures de récupération supplémentaires...
Wilander : "C'est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il est prêt à gagner le tournoi"
D'après Vincent Guillard, responsable du pôle médical à la FFT, ce scénario inhabituel est tout de même tombé sur la bonne personne, comme le docteur l'a explique à nos confrères de L'Equipe : "Un joueur qui crée l'exploit va avoir beaucoup de mal à s'endormir, parce qu'il reste dans l'euphorie. Un autre dont l'objectif se situe plus loin se recentrera plus facilement et dormira mieux. Les soins d'après-match doivent être réduits autant que possible, pour ne pas empiéter sur ce temps essentiel, sauf s'ils permettent au joueur de redescendre sur le plan psychologique et facilitent l'endormissement. Celui qui arrive à rentrer dans des phases de sommeil lentes et profondes bénéficiera d'une récupération plus importante, car c'est pendant la nuit qu'on reconstruit le muscle. C'est aussi pour ça qu'il ne faut pas rester à jeun, mais refaire le stock de protéines et de glycogène ; d'essence, en gros."
Or, s'il y en a bien un qui maîtrise mieux que personne tous ces éléments liés à la connaissance de son corps, c'est Novak Djokovic, qui l'a prouvé depuis de nombreuses années et a même inventé une certaine manière de pouvoir durer à 37 ans à un tel niveau d'exigence. Certes, Francisco Cerundolo a fini à 22h, et surtout il a dix ans de moins. Mais pour Mats Wilander, c'est "un formidable boost pour Novak Djokovic" : "Ce qui lui manquait, c'était de la confiance. Or il a gagné un match à trois heures du mat après avoir été mené deux sets à un, et en remportant le dernier 6-0 ! Il doit être regonflé à bloc et sûr de ses forces." A écouter le triple vainqueur (1982, 1985, 1988) et finaliste 1983 contre Yannick Noah, "ce match est la meilleure chose qui pouvait lui arriver, il s'est mieux préparé en quatre heures que depuis un mois." La conclusion du Suédois est limpide : "Il est désormais prêt à gagner Roland-Garros."