Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 01 juin 2023 à 23h39
Daniel Altmaier a marqué l'édition 2023 de Roland-Garros, et sans doute même un peu plus. Et comme il n'y a pas toujours de la place pour deux, Jannik Sinner a dû céder au bout d'un combat dantesque.
Tout vient à point à qui sait attendre. Tous les grands pêcheurs le savent, et Daniel Altmaier en a incontestablement tiré parti face à Jannik Sinner, au bout du cinquième match le plus long de l'histoire de Roland-Garros. "Une semaine avant de venir, je pêchais avec mon père pour me calmer un peu. Effectivement, au cinquième set, l'expérience de la pêche m'a un peu aidé." L'Allemand, déjà huitième-finaliste en 2020, a décroché la plus belle victoire de sa carrière avec ces cinq manches et ces 5h26' de jeu face à un top 10 mondial (6-7, 7-6, 1-6, 7-6, 7-5), ce qui l'a ému aux larmes. "Ce type de joueurs se bat jusqu'à la fin ; que tu aies un smash, une balle de match, ils s'en fichent. C'est ce qui était magnifique également de mon côté, je me suis battu jusqu'à la fin. J'avais des balles de match à sauver, je suis revenu. C'est parce que j'étais dans l'instant présent."
Le futur adversaire de Grigor Dimitrov a sauvé deux balles de match au quatrième set. Lorsqu'il doit évoquer cette situation, il théorise un peu plus encore cette difficulté de "rester dans l'instant présent", comme il le répète : "La clé, c'est de ne pas se concentrer sur l'importance de ce moment crucial et de ce point. Si tu penses à des choses que tu ne peux pas contrôler, une balle de match, un score, alors tu l'as déjà perdu, tu es déconcentré sur ce que tu veux faire sur le terrain." Pour le 79eme joueur mondial, notre cerveau a juste la capacité de régler quelques problèmes, pas tous, d'où l'importance cruciale de rester sur ce qu'on veut faire. Le tennis en leçon de philosophie, et surtout de psychologie, ce n'est pas nouveau et on veut bien suivre Altmaier au vu du récital offert jeudi. Il a faut lui-même le mélange des couleurs.