Burel allume la lumière

A lire aussi

Thomas Siniecki, Media365, publié le jeudi 01 octobre 2020 à 10h00

Face à la faillite de beaucoup de Français, cette édition 2020 de Roland-Garros permet au moins de braquer les projecteurs sur de jolis espoirs. A l'image de Clara Burel, en position d'aller chercher un inespéré troisième tour.

Clara Burel, de toutes les engagées françaises parmi le tableau principal de Roland-Garros, était la moins bien classée. Au début du tournoi, c'était même le cas pour les garçons et les filles confondus, puisqu'elle occupait la 415eme place mondiale et Harold Mayot la 412eme. Mais à la dernière actualisation de lundi, la jeune invitée (19 ans) a gagné 58 rangs et pointe donc à la 357eme place. La Bretonne, finaliste juniors de l'Open d'Australie puis de l'US Open en 2018, vient évidemment de conquérir la plus grande victoire de sa carrière lundi face à Arantxa Rus (67eme mondiale), perdue sur le court n°7 pour achever sous les projecteurs le match le plus tardif de l'histoire de Roland-Garros - à 0h12 précises.

"Quand j'ai vu ma mère, j'ai repensé à l'année dernière"

Ce top 100 désormais accroché à son tableau de chasse, avec un calme et une concentration remarquables, il n'y a plus de raison que Burel ne poursuive pas son conte de fées face à une joueuse moins bien classée que Rus, en l'occurrence la 103eme mondiale Kaja Juvan, plus âgée (ou plutôt moins jeune) de seulement quatre petits mois.

Mais comment lui vouloir de considérer ce premier succès, au moins à chaud, comme un extraordinaire aboutissement ? "C'est sûr qu'à la fin, quand j'ai vu ma mère, j'ai repensé à l'année dernière, quand je regardais Roland-Garros et que je venais de me faire opérer au poignet. C'était difficile. Quand j'ai gagné, j'ai repensé à tout ça, c'était beaucoup d'émotion." Thierry Champion fait partie prenante de sa réussite : "Une fois le confinement levé, il est venu me rejoindre en Bretagne. On s'est entraînés un bon mois à Perros-Guirrec, on a vraiment bien travaillé."


Burel, dont la faiblesse du service n'a pas échappé à ceux qui ont regardé son match, est pour le moment une joueuse caméléon avant tout : "J'essaie de m'adapter un peu en fonction de l'adversaire. Bien sûr, j'ai mon jeu que je ne change pas, mais que je peux effectivement adapter." Oscillant entre la grosse fatigue et l'excitation après sa victoire, espérons que le repos, physique mais surtout mental, lui permettra d'aborder ce deuxième tour avec la même fraîcheur. Normalement à la lumière du jour, cette fois, puisque son match est programmé en deuxième sur le court n°14 (après Karen Khachanov face à Jiri Vesely).

Vos réactions doivent respecter nos CGU.