Aurélien CANOT, Media365, publié le mardi 22 novembre 2022 à 15h18
L'agenda surchargé de Géraldine Maillet ne lui avait pas permis de s'installer à l'une des innombrables tables du Winamax Poker Tour, le 29 octobre dernier dans la grande halle de La Villette. Ce n'était pourtant pas l'envie qui avait manqué ce jour-là à la chroniqueuse de TPMP, immense fan de poker et passionnée de tennis. Celle qui vit sa vie à cent à l'heure nous a consacré quelques minutes pour évoquer ses deux grandes passions.
Géraldine, vous étiez le 29 octobre dernier à la Grande Halle de la Villette, pour le grand retour du Winamax Poker Tour auquel ont participé cette année plus de 2 500 joueurs. Vous qui aviez déjà découvert l'événement il y a quelques années, quel est votre regard sur un tel événement ?
L'endroit est tellement beau et impressionnant, c'est incroyable. Quand on voit tous ces gens rentrer, avec la même passion, le même désir, le même rêve, que ça commence à dealer... On entend juste le bruit des jetons dans un silence presque assourdissant. Franchement, j'adore. J'aurais vraiment aimé pouvoir jouer mais je ne pouvais malheureusement pas ce jour-là. Je suis quand même passée pour observer, c'était génial. La communauté "Wina" (Winamax), c'est vraiment quelque chose. Il y a un monde dans le monde. Je suis complètement team "Wina". En plus, je connais bien les joueurs, je suis ami avec certains. J'adore Pierre Calamusa, j'adore le jeu de dingue de Davidi (Kitai), j'adore Gaëlle (Baumann), Romain (Lewis, le champion du monde). Je dois dire que c'est incroyable de les voir évoluer. En plus, ils sont très accessibles. Quand tu leur demandes comment tu as joué, ils ne te disent pas "Mais t'es complètement nulle ! Il ne faut jamais jouer comme ça", ils sont au contraire très pédagogues. Et ils dealent eux-même ! J'adore aussi "Steph" Matheu, qui s'occupe de la team, Laurence (directrice de la communication), qui est juste extraordinaire. Je défie quiconque qui est allé là-bas ce jour-là sans pouvoir jouer de ne pas avoir été dégoûté !
Géraldine Maillet, on vous savait chroniqueuse phare sur l'émission Touche pas à mon poste, écrivaine, dramaturge, cinéaste. Vous êtes également une dingue de poker...
Mon histoire avec le poker remonte à dix ans. Effectivement, j'ai découvert le poker avec Daniel (Riolo, son compagnon), c'est lui qui m'a fait découvrir cet univers. J'ai tout de suite été piquée par ce jeu passionnant et électrisant. J'aime la gymnastique intellectuelle et l'endurance que cela demande, j'aime le rapport avec les gens, l'observation à la table. J'adore parler avec les gens, les observer et je trouve que dans le poker, il y a beaucoup d'observation. J'adore aussi la communauté poker. Je trouve qu'il y a un brassage, un mélange. Tout le monde peut se retrouver à une table de poker. Un patron peut être à côté d'un geek qui peut être à côté d'un milliardaire ou de quelqu'un de beaucoup plus modeste. Il y a juste un truc en commun : ce sont cinq cartes et un flop.
Est-ce-que le poker vous parlait avant de rencontrer Daniel Riolo, ou est-ce vraiment lui qui vous a mis le pied à l'étrier ?
J'en avais entendu parler avant, notamment avec Patrick Bruel, mais pas au point de jouer, de me déplacer, de faire des tournois, d'aller à Las Vegas ou de faire des choses en rapport avec le poker. Par exemple, avec Daniel (Riolo), on a l'habitude d'aller à San Remo parce qu'il y a un casino et des petits tournois familiaux avec 80 personnes. On adore ça. Quand on va visiter des capitales, on sélectionne des capitales dans lesquelles il y a des casinos. On organise aussi des pokers récréatifs à la maison, des pokers amicaux avec de petites mises de départ.
Connaissant votre personnalité affirmée et le caractère de Daniel Riolo, certaines parties doivent être sympathiques...
Nous ne fonctionnons pas forcément de la même façon au poker et dans la vie quotidienne. Que ce soit lui dans une émission de foot ou moi dans TPMP, nous ne sommes pas pareils justement. On voit d'autres aspects de la personnalité d'une personne. On est au poker comme dans une compétition sportive. Quand on joue ensemble au tennis, notre comportement se rapproche de celui du poker, et c'est bien différent du monde professionnel. Moi par exemple, je suis plutôt discrète et sérieuse, et je joue de cette image sérieuse pour pouvoir bluffer.
Avez-vous eu le coup de foudre dès que vous avez eu des cartes en main ou est-ce que ça a mis au contraire un peu de temps à venir ?
Non, tout de suite. Je me suis directement dit : « Quand est-ce qu'on joue pour de vrai ?! » J'ai commencé d'abord en ligne, puis avec des parties amicales entre amis journalistes. Très vite, j'ai eu des résultats. J'ai gagné très vite un tournoi à Deauville, j'ai été deuxième un peu plus tard à Cabourg. C'était un peu la chance du débutant. Pour moi, le poker, c'est comme un mille feuilles, j'en suis à la deuxième ou troisième nappe. Et à chaque fois que tu découvres une nappe, tu t'aperçois qu'il y en a dix au-dessus, au détour de ton analyse et de ce que tu dois décortiquer dans le jeu.
"Las Vegas, c'est extraordinaire !"
J'imagine que quand on aime le poker et qu'on se retrouve à Las Vegas, on doit avoir un peu l'impression de débarquer dans le temple de la discipline...
Las Vegas, quand on y va, c'est en famille et on fait beaucoup de cash game car il y a des petites tables dans différents casinos. Il y a une foule, c'est incroyable. Entre ceux qui se remettaient de leur sortie, qui venaient se refaire la cerise alors qu'ils n'avaient pas dormi depuis quatre jours, un peu ivres-morts ou les petits retraités américains qui sont à 200 dollars près, franchement, c'est extraordinaire. Et toujours l'adrénaline de gagner, d'un flop qu'on va toucher, d'un bluff qu'on va passer. C'est une émotion. On a vraiment le cœur qui bat. Je ne sais pas pour les pro. Peut-être que parfois ils arrivent à cacher leur truc. Avant, je pense que je devenais rouge et maintenant ça va. Maintenant, on ne voit plus mes tells.
Tout ça, avec les conseils de Moundir, qui est aussi devenu un ami et est un sacré champion...
Moundir, je l'adore. J'écoute RMC Poker Show, je lis des magazines de poker. J'adore « Dans la tête d'un pro » que je regarde tout le temps. J'aime beaucoup cette communauté.
En plateau, avec TPMP, vous ne parlez pas beaucoup de poker, plutôt de tennis, une autre de vos passions...
Oui, on parle plus tennis et padel. En ce moment, c'est un peu le bras de fer entre le tennis et le padel (rires). Sur le plateau de TPMP, on est plusieurs à jouer au poker. Benjamin (Castaldi) adore jouer, Jean-Michel Maire également. Cyril (Hanouna) est également un bon joueur, Guillaume Genton aussi. On n'a pas encore eu le temps de se mesurer sur une table. On a juste fait une opé sur le poker avec Jean-Luc Lemoine et Jean-Michel Maire, mais c'était plus récréatif qu'autre chose.
Le tennis est-il votre deuxième autre grande passion avec le poker ?
Ah oui, clairement. C'est ma passion historique, absolue, depuis que j'ai 12 ans. Je suis tous les tournois, j'ai même écrit un livre sur Marion Bartoli. J'ai aussi réalisé un documentaire sur Roland Garros ("In The French") et écrit des articles pour « Tennis Magazine ». C'est une grande passion chez moi, c'est mon truc.
"Je suis une fanatique de Nadal"
Etes-vous une bonne joueuse de tennis ?
Je suis une joueuse récréative, une petite joueuse de club. Je joue trois fois par semaine minimum. J'ai fait des stages quand j'étais jeune. Je pense que je suis meilleure au tennis qu'au poker ! Mais, à une table de poker, tant qu'on ne bouge pas, on ne peut pas savoir si on est bon ou pas. Au tennis, on peut moins bluffer. Si on s'étale comme un tank (sic) ou si on a une mauvaise technique, on voit tout de suite qu'on est nul.
Etes-vous fan de certains joueurs ou de certaines joueuses plus que d'autres ?
Ah moi, je suis complètement « nadalienne » Je suis une fanatique de Rafael Nadal. Je suis fan de son jeu, de sa combativité, sa pugnacité, son mental, son humilité, son intelligence. J'adorais aussi Serena (Williams). J'ai eu la chance de la saluer quand je faisais mon documentaire sur Roland Garros et j'avoue que c'était un grand moment, un rêve de croiser cette diva. J'adore ses looks, son corps, son style, je la trouve absolument impériale.
Pour ce qui est de Nadal, est-ce le tennisman qui vous fascine davantage que l'homme en lui-même ou est-ce un ensemble ?
Tout. Je trouve l'homme fantastique. Ses valeurs, tout ce qu'il véhicule, j'adore.
Nadal ne devrait plus s'éterniser sur les courts. Avez-vous déjà trouvé un nouveau chouchou parmi la relève ? On pense évidemment à Carlos Alcaraz...
Alcaraz, il faut voir. Je ne sais pas. Il y a en a beaucoup d'autres : Tsitsipas, Medvedev, Ruud, Rune. Mais il va falloir s'accrocher pour dépasser les palmarès de Nadal, Federer ou Djokovic.
Etes-vous impressionnée par ce que réalise Caroline Garcia actuellement ?
Oui, c'est incroyable. Ce que je trouve beau dans son cas, c'est sa deuxième carrière. On dit toujours qu'on a deux vies mais la deuxième commence quand on réalise qu'on n'en a qu'une. Et j'aime cette remise en question, la façon dont elle a tout changé. Elle avait cette réputation de nana fragile dans sa tête et d'un coup, il y a eu cette bascule psychologique. Elle a un tennis magnifique et c'est une magnifique championne.