Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 23 octobre 2023 à 13h59
Samedi prochain à Riyad (Arabie Saoudite), Francis Ngannou, ex-champion du monde des lourds en MMA, tentera de le devenir en boxe. Pour son tout premier combat, le Camerounais, ex-migrant et SDF dont la vie ressemble à un parcours du combattant, s'est toutefois fixé le pari fou de faire chuter le terrible Tyson Fury. Un combat que le colosse estime avoir déjà gagné.
Dompter l'indomptable Tyson Fury (33 victoires, dont 24 par KO). Le pari que s'est fixé Francis Ngannou est gigantesque. Il ne semble pas faire peur pour autant au colosse camerounais de 37 ans, qui disputera, là, le premier combat de boxe de sa vie. Riyad (Arabie Saoudite), où se disputera samedi soir ce choc des titans, en salive à l'avance. Ngannou, lui, estime avoir déjà gagné le combat. "C'est un combat que j'ai déjà gagné. Je l'ai gagné par le fait d'avoir rendu ce combat possible", a confié dans le cadre de l'émission Stade 2 dimanche sur France 3 l'ancien champion du monde des lourds mais en MMA. Le combattant au gabarit de videur de boîte de nuit aujourd'hui président du PFL Afrique, la branche africaine de l'organisation qui monte en MMA, n'a pas fait les choses à moitié pour tenter de relever le challenge. Pour le préparer au mieux à défier (et à faire chuter ?) l'invaincu "Gipsy King", le natif de Batié s'est ainsi offert les services de... Mike Tyson. "Tous les combats de ma vie ont été des paris fous. Mike Tyson est là, ça veut dire qu'il y croit quand même, qu'il croit en moi", apprécie Ngannou, que personne ou presque n'imagine devenir samedi le premier boxeur de l'histoire à faire mordre la poussière au géant britannique. Sauf lui.
Ngannou, l'homme qui "tape les gens pour vivre"
"Je suis impatient de donner tort à ceux qui doutent de moi une fois de plus, parce que généralement, quand on doute de moi, ça finit toujours par se passer". Quoi qu'il se passe, "The Predator" ne vivra pas l'enfer que tout le monde lui promet. Car l'enfer, le vrai, il sait ce que c'est, et cela n'a rien à voir avec un éventuel mauvais moment passé sur un ring. "Parfois les gens me disent que le combat est dangereux. Je me dis : "Tu n'as aucune idée mon gars, aucune". Ngannou, dont la devise "Je tape les gens pour vivre" peut interpeller certains, sait malheureusement de quoi il parle. Avant de frôler la mort du temps où il était migrant, le Camerounais a en effet grandi dans la pauvreté la plus profonde. Et quand il a débarqué à Paris après avoir traversé toute l'Afrique pour raller le Maroc puis l'Espagne, là aussi en bravant tous les dangers, c'est la vie d'un SDF que le futur roi du MMA, endeuillé par la mort de son père alors qu'il avait seulement quinze ans, a d'abord connu.
Ngannou sorti de la rue alors qu'il était SDF
Heureusement pour lui, alors qu'il dormait dehors sur un parking de la garde de Lyon, Ngannou, devenu ensuite à son tour l'un des bénévoles (en cuisine) de cette association humanitaire, avait été sorti de la rue par "La Chorba", dont l'une des membres Véronique, retrouvée par nos confrères de Stade 2, avait rencontré le futur champion lors d'une maraude. L'histoire a voulu qu'à deux pas de l'association se trouvait à l'époque une salle de... MMA, où le combattant a découvert la discipline, sans savoir encore qu'il allait la marquer de son empreinte. Désormais, c'est une page de la boxe que le Camerounais, qui avait battu Cyril Gane lors de sa dernière sortie, en janvier 2022, souhaite tourner samedi. S'il gagne, il ne raflera pas pour autant la ceinture WBC du "Gipsy King". En revanche, le cogneur frappera très fort. Sa spécialité.