Coupe d'Europe 2005 : Le dernier triplé français en demies

Coupe d'Europe 2005 : Le dernier triplé français en demies©Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 30 avril 2021 à 17h11

Il y a seize ans, trois clubs hexagonaux figuraient également parmi les quatre demi-finalistes européens, comme cette saison. Retour sur cette édition folle, avec le Stade Toulousain en immuable trait d'union entre les époques.

Quarts de finale

Les clubs français ne réussissent pas un carton plein lors de la phase de poules : 3/6, avec les éliminations de Bourgoin, Castres et Perpignan. Mais là où les rescapés font la différence, c'est que Toulouse, Biarritz et le Stade Français terminent parmi les quatre meilleures équipes de tête (sur six groupes) et s'offrent donc chacun un quart de finale à domicile. Un avantage dont ils sauront tirer profit à la perfection. D'abord Toulouse, qui ouvre le week-end avec une victoire plus qu'autoritaire devant Northampton (37-9), grâce à quatre essais de Frédéric Michalak, Cédric Heymans, Vincent Clerc et Christian Labit. Le Stade, déjà double vainqueur, rejoint le dernier carré pour la septième fois en dix ans.

Le lendemain, c'est la démonstration du Stade Français face à Newcastle. Les Parisiens s'imposent 48-8, avec notamment un triplé d'Olivier Sarraméa. Sans Jonny Wilkinson, les Anglais subissent toutes les vagues des hommes de Fabien Galthié au Parc des Princes. Les mêlées doivent même être simulées lors de la majeure partie de la seconde période... De quoi donner des idées à Biarritz pour compléter le tiercé, d'autant que le BO sait alors qu'il affrontera le Stade Français en cas de qualification. A Anoeta, les Biarrots ont un match plus difficile à gérer contre le grand Munster, mais ils s'en sortent également (19-10) - une affiche qui sera celle de la finale l'année suivante. Un essai partout, mais Dimitri Yachvili fait la différence au pied en passant quatre pénalités et une transformation.

Demi-finales

Trois semaines plus tard, le 26 avril, toujours au Parc des Princes, c'est donc le choc fratricide entre le Stade Français et le BO (à l'instar du Toulouse - UBB attendu samedi). Un match exceptionnel marqué par le retour incroyable des Parisiens. Menés 17-6 à la 73eme minute de jeu, après quatre nouvelles pénalités de Yachvili et un essai de Damien Traille, les champions de France recollent grâce à un essai de Jérôme Fillol (73eme). Puis prennent les devants à la... 89eme minute, avec un autre essai de Christophe Dominici qui permet finalement au Stade Français de s'imposer 20-17. Les Basques prendront leur revanche en finale du championnat, avec un autre succès dingue 37-34 en prolongation !

Toulouse, qui sera donc partie prenante du choc fratricide ce week-end, tenait en revanche le rôle de La Rochelle il y a seize ans. A savoir celui du club qui défiait le seul représentant d'un autre pays. Là où les Rochelais accueilleront le Leinster dimanche, les joueurs de Guy Novès se déplaçaient eux sur le terrain de Leicester, réussissant une partition pleine de maîtrise (19-27). Toujours devant, dès la deuxième minute après le premier essai de Finau Maka, les Haut-Garonnais enfoncent le clou après la pause avec deux essais de Jean-Baptiste Elissalde (9-17, 50eme) et Michalak (12-27, 73eme). Les Tigers n'aplatissent pour l'honneur qu'après la sirène, et les Toulousains se qualifient pour leur troisième finale en trois ans (vainqueurs en 2003 contre Perpignan, battus en 2004 par les Wasps).

Finale

Ce que la France du rugby espère tant dans trois semaines à Twickenham, à savoir un duel tricolore, a donc eu lieu le 22 mai 2005 (seize ans jour pour jour après la prochaine finale, qui aura lieu le 22 mai 2021) à Murrayfield, entre les deux Stades. Comme souvent lors d'un match pour le titre, la rencontre est fermée et n'accouchera d'aucun essai. Mais la déception reste terriblement vive pour tous les Parisiens, qui disputent leur deuxième finale - et dernière à ce jour - en cinq ans, après leur autre échec homérique de 2001 contre Leicester (34-30). Menant au score depuis la douzième minute et la première des quatre pénalités de David Skrela, le Stade Français est cette fois piégé par le temps qui s'éternise.

Michalak égalise en effet à 12-12 d'une pénalité à la 87eme minute ! Avant de crucifier définitivement son adversaire en prolongation, d'une nouvelle pénalité (82eme) puis d'un ultime drop (92eme), pour terminer à 18-12 en faveur de Toulouse, qui avait déjà été sacré en prolongation pour décrocher le premier trophée en 1996 face à Cardiff (21-18). Les quadruples champions d'Europe - vainqueurs également en 2012 - ont d'ailleurs disputé les deux seules prolongations sur les 25 finales de Coupe d'Europe. Les époques passent, mas une constante reste : le Stade Toulousain, seul survivant de cette époque dorée, alors que le Stade Français devrait enchaîner la saison prochaine une sixième année sans Champions Cup et que le BO ne parvient toujours pas à remonter en Top 14.

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