World Rugby : Jutge, le chef français des arbitres, sermonne Dupont

World Rugby : Jutge, le chef français des arbitres, sermonne Dupont ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 12 janvier 2024 à 15h57

Antoine Dupont n'avait pas pu s'empêcher de critiquer M. O'Keeffe après France - Afrique du Sud, ce qui n'avait pas aidé à arranger le cas de l'arbitre néo-zélandais auprès des supporters des Bleus.

Joël Jutge, le responsable des arbitres chez World Rugby, a laissé passer près de trois mois avant de revenir sur les propos d'Antoine Dupont, à chaud après l'élimination du XV de France devant l'Afrique du Sud (28-29 au Stade de France) en quarts de finale de la Coupe du monde. Le capitaine avait fait part de son courroux en mettant les pieds dans le plat.

"Les jours qui ont suivi furent difficiles"

Logiquement, dans un long entretien accordé à Midi Olympique, il monte au créneau pour défendre sa corporation et M. O'Keeffe, l'officiel néo-zélandais qui a dirigé cette rencontre de sinistre mémoire pour le rugby tricolore : "Je ne peux pas cautionner, car ça a donné lieu à un mouvement d'abus et de haine terrible en ligne à son égard. Mais je connais l'homme Antoine Dupont, et je n'ai aucun doute sur ses valeurs morales et sur la façon dont il perçoit les échanges entre arbitres et joueurs. C'est un immense champion et une personne bien que nous respectons, mais je le répète, je ne cautionne pas ce qu'il a pu dire ce jour-là, même si nous savons tous qu'il a été soumis à une énorme pression pour revenir à la suite de sa blessure."

Lui-même arbitre jusqu'en 2009, Jutge avait déjà occupé cette fonction de dirigeant chez World Rugby de 2012 à 2016, revenant en 2021 après un intermède du même type au niveau européen. En tant que local, il avait bien anticipé le fait qu'une élimination précoce du XV de France serait difficile à encaisser dans le pays : "Pour tout dire, j'avais pensé qu'il faudrait peut-être en arriver à protéger physiquement nos arbitres, parce que je sentais une dérive arriver avec cet engouement très fort. Ça n'a pas été nécessaire car la sécurité au Stade de France fonctionne très bien. Mais il ne faut pas cacher que les jours qui ont suivi le quart de finale furent difficiles." Il applaudit toutefois la "grande lucidité" de la part d'une majorité de joueurs et du staff chez les Bleus.

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