Clément Pédron, Media365, publié le mercredi 27 décembre 2023 à 21h05
L'équipe de France s'est inclinée face à l'Afrique du Sud en quarts de finale de sa Coupe du monde (28-29) en octobre dernier. Les Français ont tout donné mais ont failli à quelques reprises, juste assez pour prendre la porte.
Treize ans après sa dernière finale d'une Coupe du monde (défaite 8-7 contre la Nouvelle-Zélande), la France avait à cœur de regoûter à l'ivresse d'une soirée palpitante, qui plus au cœur d'une compétition à domicile. Après une préparation marquée par trois victoires et une défaite (inaugurale) lors des Summer Nations Series 2023, les Bleus, avançaient le torse bombé vers « leur » Coupe du monde. Il fallait voir le soir du premier match de poule face aux All Blacks, les nombreux supporters place de la Concorde où se tenait la fan zone, ensemble, unis pour soutenir une nation entière. Malgré le forfait de Romain Ntamack, victime d'une rupture du ligament croisé lors d'une rencontre amicale contre l'Écosse, le groupe tricolore regorgeait de talents expérimentés ou à polir.
Face aux All Blacks pour le match d'ouverture, la tension est à son comble. Il y a là l'enjeu et l'adversaire aussi prestigieux. Pour cette première rencontre disputée au Stade de France, les Bleus ont du mal démarré. Le XV de France est dominé en première période mais reste tout de même dans la course grâce au pied magique de Thomas Ramos. En deuxième mi-temps, les hommes de Fabien Galthié se ressaisissent et prennent à la gorge des Néo-Zélandais réduits à quatorze à l'heure de jeu. Toujours avec la patte de Ramos, les Français augmentent leur avance et concluent l'affaire grâce à un bel essai de Jaminet à deux minutes de la fin (27-13).
Du rire aux larmes
Ce premier succès acquis face à un grand du rugby mondial donne le sourire au XV de France. Pour autant, les coéquipiers d'Antoine Dupont savent que l'Uruguay, la Namibie et l'Italie, leurs prochains adversaires, joueront leur va-tout. Face au premier nommé, Fabien Galthié fait tourner avec pas moins de douze changements par rapport à la composition face aux All Blacks. Et le moins que l'on puisse dire est que le début de match est poussif. Les Bleus devancent les Teros mais ont du mal dans la conquête et sur les ballons portés. Malgré une légère avance à la pause, le XV de France cède juste après le repos et joue à se faire peur (13-12). Cette piqûre de rappel fait du bien aux Tricolores qui remettent un coup de collier pour enchaîner une deuxième victoire dans cette phase de poules (27-12). L'opposition contre la Namibie permet aux Bleus de battre le record du plus large succès français en Coupe du monde (96-0) mais la bande à Galthié voit son capitaine Antoine Dupont quitter ses partenaires sur protocole commotion après un choc avec Johan Deysel. Heureusement, le XV de France retrouve le sourire à la suite d'une dernière victoire en autant de rencontres face à l'Italie (60-7).
Première de sa poule, la France, placée dans le groupe A, s'attend à du lourd dès les quarts de finale. L'Irlande ayant terminé première du groupe B, les champions du monde en titre se dressent devant les Français. Au Stade de France, avec Antoine Dupont de retour dans le quinze de départ, les hommes de Fabien Galthié rendent coup pour coup aux Sud-Africains. Grâce à un doublé de Baille et une certaine efficacité de Ramos, les Bleus sont même légèrement devant à la pause (22-19). L'arrière est même à la baguette sur une nouvelle pénalité pour donner un petit matelas d'avance aux Tricolores avant que les Springboks ne les balaient d'un revers de main grâce à un essai d'Etzebeth et le jeu au pied de Pollard. Ultra-réalistes, les Sud-Africains l'emportent au forceps et coiffent sur le poteau des Français hyper déçus. Si la question de l'arbitrage s'est posée lors de ce match, Fabien Galthié - confirmé jusqu'en 2028 - a reconnu que « cette défaite d'un point face aux Springboks, aux champions du monde... Elle entre aussi dans l'écriture de cette histoire. »