Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 09 janvier 2025 à 12h42
Ancien champion de France de judo, restaurateur et joueur de rugby à Niort, Antoine Cornic (45 ans) prend part à son premier Vendée Globe.
Le dénouement du Vendée Globe approche. Leader depuis plusieurs jours, Charlie Dalin devrait rallier les Sables-d'Olonnes le 14 ou 15 janvier. Il devrait devancer Yoann Richomme avec qui il mène la lutte depuis un long moment. A moins que son principal rival ne renverse la tendance dans les derniers milles. Antoine Cornic, lui, franchira la ligne d'arrivée en Vendée plus tard. Classé 31eme sur 35, le skipper français se situe à près de 7000 milles du taulier. Sur Human Immobilier, il vient de fêter ses 45 ans le 4 janvier, avec notamment des bonbons envoyés par Cyril Lignac, le célèbre chef cuisinier.
« Même quand j'étais dans la tempête, c'était tellement beau »
Ce Vendée Globe, son premier, Cornic le vit intensément. Il savoure un rêve après lequel il courait depuis 20 ans. Il a été champion de France de judo (en 1997), restaurateur sur l'île de Ré (2004-2014), joueur de rugby à Niort (2015-16 comme pilier droit) et coureur au large. 30eme de la Transat Jacques Vabre et 26eme de Retour à la Base en 2023, Antoine Cornic a été victime de la dengue et a vécu un calvaire durant deux semaines. Sur le Vendée Globe, il a dû faire face à de la casse, a pensé à l'abandon à la mi-décembre quand il a dû se dérouter vers l'île Saint-Paul pour réparer, mais il est toujours là, et heureux en mer. « Oui, je suis très très heureux d'être là. Je viens de me prendre une branlée il y a quelques jours et là, je suis en train de pester parce que le vent ne rentre pas comme je veux. Je profite un maximum de ce que je vois, des albatros qui me suivent. Même quand j'étais dans la tempête, c'était tellement beau. C'était vraiment très prenant », a-t-il confié au Télégramme il y a quelques jours.
« J'ai trop envie de mordre la vie à pleines dents »
« J'avance étape par étape, phase après phase, sans me prendre la tête, sans trop réfléchir, sans me dire qu'il me reste peut-être encore 45 jours ou 50 jours. Je pense que ça, ça peut miner le moral. Je veux juste garder mon bateau en bon état. Je profite de l'instant présent », observe Cornic, marin atypique serein qui termine toutes ses vidéos par la phrase « J'embrasse la mer pour vous ». « C'est une façon de remercier mon équipe, mais aussi tous ces gens qui aimeraient partir mais qui ne peuvent pas. Je trouve que ça marque bien notre projet qui est très humain. Donc oui, j'embrasse la mer pour vous, c'est une façon de partager avec tout le monde et avec beaucoup de gens de ce concept-là. Car, finalement, tu es tout seul sur ton canot à la con, alors autant essayer d'en partager un maximum. C'est la phrase de fin, je trouve que c'est mignon », relève le skipper qui ne tient pas en place. « J'ai trop envie de mordre la vie à pleines dents, de rigoler avec mes copains, de faire des bons gueuletons, de s'évader. »