Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 09 décembre 2020 à 15h18
Dernier du Vendée Globe après avoir dû retourner aux Sables d'Olonne pour réparer, Jérémie Beyou ne souhaite pas "prendre des risques inconsidérés" et veut surtout réussir à rejoindre l'arrivée.
Il était l'un des grands favoris du Vendée Globe. Mais après seulement quelques jours de course, Jérémie Beyou (Charal) a dû rebrousser chemin après avoir enregistré plusieurs avaries sur son bateau. Retourné aux Sables d'Olonne pour réparer, il avait finalement pu repartir moins de 24 heures avant la limite autorisée, avec neuf jours de retard sur les premiers. Il pointe aujourd'hui au 28e et dernier rang, à près de 3800 nm du leader de la mythique course autour du monde, Charlie Dalin (Apivia). Une course que le troisième de l'édition 2016-2017, qui ne joue évidemment plus la victoire finale, vit "au jour le jour", comme il l'a confié lors de la vacation matinale de mercredi.
"Je suis vraiment dans la gestion"
"Je suis parti dix jours après tout le monde, mais je ne suis pas là pour prendre des risques inconsidérés : désormais mon challenge est de ramener le bateau et le skipper au bout de la course en bon état. J'essaye de ne pas faire n'importe quoi, explique le skipper finistérien de 44 ans. Charal est un super bateau qui ne demande qu'à aller vite, mais on est qu'au début de la course donc je pense que la pire des choses à faire serait d'appuyer et de tout casser. Je m'en voudrais beaucoup. J'essaye d'y aller en souplesse, même un cran en dessous. Je ne vais pas me retrouver 15ème ou 10ème juste en forçant sur le bateau, il faudrait un concours de circonstances et des conditions météo pour que j'arrive à gagner des places. J'essaye vraiment de ménager le bateau même s'il en a sous le pied. Si je vois qu'il y a des opportunités pour revenir sur le groupe de devant, j'essayerai d'en profiter et d'appuyer un petit peu dessus. Là, je suis vraiment dans la gestion, c'est un Vendée Globe différent pour moi et faut que je fasse avec ça. Il faut que j'arrive à faire le tour du monde en gérant bien le bateau et en espérant que la météo s'ouvre un petit peu devant moi pour que je puisse gagner des places. (...) Je vis au jour le jour et me concentre plus sur la vie à bord, sur faire avancer le bateau tranquillement, je parle à mes proches d'autres choses que de la course, c'est une épreuve tellement différente pour moi que j'ai besoin de ne pas trop me projeter pour que ça aille bien moralement."