Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le lundi 19 octobre 2020 à 22h29
Le cycliste franco-russe de 23 ans Pavel Sivakov a déclaré sur Eurosport qu'il allait sûrement choisir de défendre les couleurs de la Russie lors des Jeux Olympiques de Tokyo.
Si Thomas Voeckler regardait l'émission « Bistrot Vélo » sur Eurosport, il a dû être déçu. Le sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme a en effet appris (à moins qu'il ne soit déjà au courant ?) que Pavel Sivakov allait sûrement défendre les couleurs de la Russie lors des prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Le cycliste de 23 ans, membre de l'équipe Ineos Grenadiers, porte le maillot de la Russie depuis toujours, comme autrefois sa mère Aleksandra, championne du monde du contre-la-montre par équipes en 1993 et 1994, et son père Alexei, qui a participé cinq fois aux championnats du monde. Mais Pavel, né en Italie, vit en France depuis qu'il a un 1 an, lorsque son père avait signé chez Big Mat-Auber 93 en 1998. Il a ensuite grandi en Haute-Garonne, parle un français parfait, et pourrait donc prétendre à l'équipe de France. Cependant, le règlement de l'Union cycliste internationale stipule que si un coureur change de nationalité, il ne peut pas courir sous ses nouvelles couleurs avant deux ans. Pour participer aux JO de Tokyo, sur un parcours qui conviendra à son profil, Sivakov portera donc certainement le maillot bleu-blanc-rouge...de la Russie.
Sivakov : "Je m'en voudrais peut-être de louper cette opportunité"
« A la maison, on parle russe, quand même. Au final, c'est un des seuls liens que j'ai avec la Russie. Je n'ai jamais habité là-bas. Aujourd'hui je représente l'équipe nationale de Russie. Au final, j'ai l'envie de courir pour l'équipe de France, c'est sûr, mais changer maintenant, ça me ferait louper les JO de Tokyo, et ce sont peut-être les seuls JO de ma carrière qui vont me correspondre. Je m'en voudrais peut-être de louper cette opportunité. En tout cas, j'ai toujours envie de représenter l'équipe de France, pourquoi pas changer par la suite. Je suis vraiment ouvert à ça. C'est plus un truc personnel. C'est vraiment une décision sur un plan de carrière. Les JO, c'est que tous les quatre ans, des JO compliqués avec plus de 4000 mètres de dénivelé, ça n'arrive pas souvent. J'aurais aimé changer et essayer d'être sélectionné avec l'équipe de France, mais ça ne sera sûrement pas pour l'année prochaine. Après, peut-être que les choses vont changer dans les prochaines semaines. J'avais vraiment pensé changer dès l'année prochaine, mais là, pendant la petite période où j'ai débranché, j'y ai repensé un petit peu. Au début je me suis dit : "c'est pas grave, je louperai les JO". Mais pour tout athlète, les JO c'est vraiment quelque chose de spécial, c'est la plus grosse épreuve sportive au monde. C'est une décision pas facile. »
La Russie privée de JO pour le moment
Rappelons tout de même que la Russie a été privée des Jeux Olympiques de Tokyo en raison du scandale de dopage d'Etat, mais le pays a fait appel auprès du Tribunal arbitral du sport, qui l'étudiera en novembre. Certains sportifs pourraient concourir sous bannière neutre s'ils apportent la preuve qu'ils n'ont pas été mêlés à ce scandale d'Etat. Ce qui pourrait être le cas de Sivakov, qu'on devrait donc retrouver en concurrence avec Bardet, Pinot ou encore Alaphlippe l'année prochaine autour du Mont Fuji. Avant de le retrouver sous le maillot bleu pour les JO 2024 à Paris ?