Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mercredi 02 mars 2022 à 23h52
Patrice Canayer, l'entraîneur tricolore au plus grand palmarès de club en France et habitué des échanges avec les pays de l'Est, livre son sentiment sur le conflit en Ukraine. Il est empli d'une « grande tristesse ».
Montpellier affrontait Aalborg, leader du groupe A, en Ligue des Champions ce mercredi soir. Le club héraultais espérait montrer un état d'esprit à la hauteur de celui contre Toulouse (35-32), samedi dernier. Il a malheureusement perdu (31-33). Avant la rencontre, Patrice Canayer, le coach du club et l'entraîneur affichant le plus grand palmarès de club en France, avait pris le temps de fournir son avis sur la situation actuelle entre la Russie et l'Ukraine, lui, l'habitué des échanges avec les pays de l'Est.
« Je ne peux parler qu'en mon nom et pas celui du MHB : c'est avant tout une très grande tristesse. On a l'habitude de jouer contre les Russes, les Biélorusses, les Ukrainiens. Honnêtement, on a toujours considéré que c'était l'Europe. Voir ces pays qui jouent ensemble en arriver à se faire la guerre, c'est une grande tristesse. Quand je pense à Vladimir Maksimov, qui est un ami, je me demande ce qu'il pense de ça », confie Canayer dans le Midi-Libre en évoquant l'entraîneur du Medvedi Tchekhov et ancien sélectionneur russe.
Canayer : « Voir des pays avec qui on a des liens sportifs permanents se faire la guerre, je trouve cela effroyable »
Toutes les sanctions qui s'amoncellent sur la Russie sont une bonne chose pour le coach de Montpellier. « Il ne faut pas se tromper, la Russie est coupable d'une agression inqualifiable. Toutes les réactions qui peuvent contraindre à arrêter ce qui se passe sont bonnes à prendre. On ne peut pas rester sans rien faire. Voir des pays avec qui on a des liens sportifs permanents se faire la guerre, je trouve cela effroyable. On doit réagir. Les sanctions sportives sont logiques », estime celui qui dirige le club depuis 1994.
Et le sport dans tout ça, alors que la Russie a envahi l'Ukraine depuis bientôt une semaine ? « Le sport ne peut pas rester à l'abri et neutre, observe Patrice Canayer (60 ans). Quand des gens se battent et se font la guerre, on ne peut pas continuer à jouer avec un ballon ensemble. Il faut faire la différence entre les guerres entre États et les relations entre individus. Les Russes ne sont pas tous des agresseurs mais la modération n'est pas compatible avec le mot guerre. »