JO 2024 : La Cour des Comptes recommande des changements

Mathieu WARNIER, Media365 : publié le jeudi 17 juin 2021 à 19h20

Dans un référé transmis au Premier Ministre, la Cour des Comptes a émis un ensemble de recommandations destinées à améliorer la gouvernance financière des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

La Cour des Comptes ne veut pas voir les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 être hors de contrôle sur le plan financier. Alors que l'organisation d'un tel événement est souvent l'objet de budgets très largement supérieurs aux prévisions initiales, les magistrats ont compilé dans un référé tout un ensemble de recommandations concernant « la gouvernance financière » de JO afin de limiter l'augmentation du budget d'ici aux premières épreuves, qui concernent autant le Comité d'Organisation (COJOP) que la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (Solideo). Tout d'abord, la Cour des Comptes appelle à « consolider la coordination » des deux entités, mettant en avant le fait que « la Solideo ayant notamment besoin que le périmètre des sites olympiques, placés sous sa responsabilité, soit stabilisé » via un cadre contractuel clair et achevé. A cela s'ajoute également le besoin de « resserrer la coordination opérationnelle sous l'autorité du délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques » Michel Cadot, successeur à ce poste d'un certain Jean Castex, actuel Premier Ministre.

La Cour des Comptes vigilante sur le budget

Un processus qui, selon la Cour des Comptes, doit concerner « d'une part entre les services de l'État, d'autre part entre l'État, la ville de Paris, le département de Seine-Saint-Denis et, enfin entre le COJOP et la Solideo ». Concernant le budget des Jeux Olympiques, les magistrats confirme qu'il est actuellement estimé à 7,3 milliards d'euros répartis entre le COJOP et la Solidéo et rappellent fermement que le « respect de ces enveloppes est un enjeu essentiel » et même « un des critères de réussite » de l'événement, « notamment face aux attentes de l'opinion publique ». Un budget que la Cour des Comptes pointe tout de même du doigt en raison d'« incertitudes significatives » qui n'ont pas été réduites par la récente refonte de la répartition géographique des épreuves ou l'apport financier supplémentaire annoncé par le Comité International Olympique. De plus, l'instance critique le fait que « l'objectif de 1,1 milliard d'euros de partenariat domestique n'est atteint, début 2021, qu'à hauteur de 46 % ». Ce à quoi Tony Estanguet a récemment répondu par la promesse d'annonces prochaines concernant des partenaires majeurs.

Les conséquences de la crise sanitaire devront être prises en compte

Alors que la crise sanitaire fait encore rage, ses conséquences à moyen et long terme sont également une source d'inquiétude pour la Cour des Comptes pour qui « les hypothèses de recettes de billetterie, estimées à 1,5 milliards d'euros, pourraient être affectées ». Face à cela, les magistrats appellent le COJOP à tester « des scénarios de redimensionnement de son budget, placé sous de fortes contraintes de ressources ». Concernant la Solideo, les magistrats critiquent l'absence de prise en compte du « coût prévisionnel de la crise Covid sur les travaux », ni celui du « coût du phasage de l'opération du village des médias au-delà de 2024 ». Enfin, face à la démission de plusieurs cadres, la Cour des Comptes enjoint la Solideo à renforcer ses rangs dans le but de respecter « l'obligation de résultat pour la livraison des sites à la fin de l'année 2023 ». Transmises aux services du Premier Ministre, ces recommandations feront prochainement l'objet d'une réponse de la part d'une délégation interministérielle dirigée par Michel Cadot attendu dans les deux mois.

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