Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 08 janvier 2025 à 15h25
Un peu plus de deux ans après avoir cédé l'Olympique Lyonnais à John Textor, Jean-Michel Aulas a récemment admis avoir des regrets vis-à-vis de cette transaction, revenant également sur les tensions avec l'homme d'affaires américain.
La destinée de l'Olympique Lyonnais a été bousculée en juin 2022. Alors détenu depuis 35 ans par Jean-Michel Aulas, avec d'importants succès sportifs, le club rhodanien a changé de mains avec l'arrivée de l'hommes d'affaires américain John Textor. A l'occasion d'un entretien accordé au media Carré, l'actuel vice-président délégué de la Fédération Française de football (FFF) et président de la Ligue Féminine de football professionnel (LFFP) est revenu sur cette transaction, rappelant qu'il était « le principal actionnaire » du club mais sans être majoritaire, détenant alors « un peu moins de 50% » des parts. Selon Jean-Michel Aulas, les deux autres actionnaires de l'OL que sont le fonds d'investissement chinois IDG Capital et l'homme d'affaires Jérôme Seydoux, « se sont ligués contre (lui) après le covid parce qu'ils avaient besoin de vendre ». C'est donc à regrets qu'il a dû accepter cette mise en vente du club, initiée par ses partenaires.
Aulas : « Je ne pouvais pas résister »
« L'annonce a été faite en bourse de telle manière que je ne pouvais pas résister, affirme-t-il. J'ai fait tous les entretiens pour vendre au mieux. On avait cinq acheteurs. » Affirmant avoir « retenu en priorité la famille Gillett », qui a été par le passé propriétaire du club de Liverpool, Jean-Michel Aulas concède que John Textor n'était pas son choix premier. Le milliardaire américain avait alors été mis « en priorité » par la banque en charge de gérer le processus de vente de l'OL. Une prise de position de « JMA » qui a pu expliquer les tensions apparues durant la période de transition, achevée en mai 2023 par sa mise à l'écart. Affirmant lors de cet entretien que « ce n'est pas un problème d'argent », l'ancien patron du club lyonnais explique que les premières fissures sont apparues quand John Textor a voulu se séparer de la section féminine, depuis cédée à Michele Kang.
Aulas : « C'était une opposition sur la stratégie »
« C'était quelque chose d'impensable, a assuré Jean-Michel Aulas. L'OL, c'est une famille. Il y avait cette globalité. » Mais il y a eu une deuxième pierre d'achoppement entre les deux hommes, qui est restée cachée jusqu'à présent et qui concerne l'arrivée de Laurent Blanc sur le banc des Gones en octobre 2022, alors que le processus de vente n'était pas encore achevé. « John Textor était moyennement favorable, assure Jean-Michel Aulas à ce sujet. Il a pris la décision de me faire partir comme il en avait la possibilité mais surtout il a arrêté de me payer ce qu'il me devait. C'est ce qui a fait croire que c'était une question d'argent alors que c'était une opposition sur la stratégie. » C'est désormais de loin que l'ancien patron de l'OL voit évoluer un club auquel il reste malgré tout attaché et dont la gestion est observée de très près par la DNCG, qui menace de sanctions lourdes. Ce qui fait dire à Jean-Michel Aulas qu'il a « peur pour l'avenir » du club.