Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 28 septembre 2023 à 14h58
Pas de surprise dans la première prise de parole de Gennaro Gattuso à l'attention de ses joueurs, mercredi à la Commanderie. La piqûre de rappel était peut-être nécessaire pour les plus jeunes, qui ne l'ont pas forcément connu.
En attendant la première conférence de presse de Gennaro Gattuso à l'OM, nos confrères de L'Equipe ont déjà glané les bribes du discours adressé par le bouillant Italien mercredi à ses joueurs, pour sa première séance d'entraînement : "Je veux créer une famille. Et dans une famille, on se chamaille, on se soutient, on se dit les vérités, mais on se bat ensemble jusqu'à la mort. Je me moque de ce que vous avez fait avant, je ne vous demande qu'une seule chose : être des guerriers sur le terrain." Le ton est donné et pas vraiment étonnant, dans la lignée de ce qu'il représentait comme joueur et a déjà montré comme coach. Surtout à Naples, autre contexte méditerranéen passionné, de 2019 à 2021, où il avait affronté pour son dernier match le Hellas Vérone dirigé par... Igor Tudor.
Ancelotti : "Tu étais mon guerrier"
Egalement aux manettes de son club de toujours, l'AC Milan, durant les deux saisons précédentes (après y avoir joué treize ans, pour notamment deux couronnes de champion d'Europe en 2003 et 2005), Gattuso a une similitude avec Marcelo Bielsa mais les Marseillais aimeraient bien ne pas la vivre à leurs dépens : nommé à la Fiorentina il y a un peu plus de deux ans, dès son départ du Napoli, il n'avait pas hésité à partir sur-le-champ à cause d'un désaccord sur la politique de transferts, comme l'Argentin à la Lazio en 2016. Brouillé avec Carlo Ancelotti, probablement à cause de ce que ce dernier a pu ressentir comme une trahison à Naples - Gattuso lui succédant en cours de saison -, l'entraîneur du Real Madrid considérait auparavant son historique soldat comme un de ses fils spirituels.
Il l'écrivait encore en 2018, au moment de lui souhaiter publiquement ses 40 ans (dans La Gazzetta dello Sport) : "Quand je te vois t'agiter comme un fou sur le banc du Milan, hurler, brailler, invectiver des joueurs, je me dis que tu es la bonne personne au bon poste : il y a besoin de ta passion, ton caractère, ton esprit de sacrifice pour dépasser les obstacles. Besoin aussi de tes profondes colères pour réveiller quelqu'un qui dort, car il y en a toujours un. Sur le terrain, tu étais mon guerrier. Jamais je ne t'ai vu baisser les bras, jamais je ne t'ai vu avec un maillot propre. Ta grinta, personne ne l'avait, et tu savais la transmettre. Tant de fois je t'ai vu parler avec un coéquipier pour l'aider, l'encourager, le soutenir..."