J.Vendroux : "A Europe 1, je m'éclate !"

J.Vendroux : "A Europe 1, je m'éclate !"©Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le lundi 31 janvier 2022 à 10h48

Après plus d'un demi-siècle sous les couleurs de Radio France, Jacques Vendroux (73 ans) a endossé depuis le début de l'année le maillot d'Europe 1. Le manager général du Variétés Club de France et voix la plus célèbre de l'histoire de la radio française aurait préféré une sortie plus digne. Il ne s'en dit pas moins fier et excité par cette nouvelle aventure.

Jacques Vendroux, vous avez fait récemment l'actualité du Mercato en rejoignant Europe 1 après 55 ans passés à Radio France. Comment s'est fait ce transfert et pourquoi ?
J'ai reçu un jour un coup de téléphone de Donat Vidal Revel, qui est le directeur de l'information d'Europe 1, et de Jean-François Pérès, le chef des sports. Ils m'ont fait une proposition. Et comme après 55 ans de bons et loyaux services, Vincent Giret, le soi-disant directeur général de Radio France m'avait fait comprendre qu'il fallait que je prenne un peu de recul après avoir quand même donné une grande partie de ma vie à Radio France et que Nathalie Ianetta, que j'avais suggérée, m'avait dit que mon contrat n'était pas renouvelé mais qu'on ferait appel à moi si l'on avait besoin de moi, j'ai trouvé que c'était une magnifique opportunité de partir. Donc je suis parti.

Qu'est-ce qui a motivé ce départ ?
Ils n'avaient plus envie de travailler avec moi, et je n'avais plus du tout envie de travailler avec eux.

Cette sortie vous laisse-t-elle amer ?
Pas du tout. Autant j'ai été vexé, autant cela ne me laisse vraiment aucune amertume. J'ai tellement été merveilleusement accueilli par Europe 1 que je n'ai absolument aucun regret. J'aurais juste dû prendre cette décision bien avant.

J.Vendroux : « Deux personnes ne se sont pas bien comportées avec moi »

Que voulez-vous dire par là ?
J'aurais dû l'anticiper. Je ne l'ai pas anticipée parce j'étais très attaché à Radio France, où il y avait des gens que j'aimais vraiment beaucoup comme Fabrice Abgrall ou Mathieu Mondoloni. Surtout, j'avais travaillé avec des gens merveilleux pendant 55 ans. Qu'il s'agisse de Sibyle Veil, la présidente actuelle, Jean-Luc Hees, Mathieu Gallet, Michel Boyon ou Jean-Marie Cavada, qui m'avait nommé directeur des sports en 2002. J'ai passé des moments merveilleux avec ces gens-là, il ne faut pas oublier. Maintenant, il y en a deux qui ne se sont pas bien comportés avec moi, c'est leur problème à eux, ce n'est plus le mien. Mais ils pourront dire dans une autre vie ou dans leur mémoire qu'ils ont mis fin à la carrière de Jacques Vendroux à Radio France après 55 ans de bons et loyaux services.

Plus d'un demi-siècle, ça paraît presque incroyable...
J'y ai laissé ma santé. J'étais motivé, je n'ai jamais calculé mon temps. J'ai donné une priorité incroyable à Radio France et je suis sûr que comme beaucoup de journalistes, ma vie privée en a subi les conséquences. Cela dit, 99% des gens sont des gens hyper bien qui aiment cette maison. Mais très honnêtement, Vincent Giret et Nathalie Ianetta ne méritent pas d'être à Radio France.

Vous ne cachez pas avoir été vexé par ce départ. Qu'est-ce qui vous a le plus vexé ?
Je trouve que ce n'est pas très glorieux de leur part, ça s'arrête là. Qu'est-ce qu'il a prouvé Vincent Giret à la radio dans sa vie ? Rien ! Quand il me demande de prendre un peu de recul, oui. Quant à Nathalie Ianetta, je l'avais suggérée à Jean-Philippe Baille, le patron de France Info. L'histoire est simple.

J.Vendroux : « Des gens qui ne connaissent pas la radio prennent des décisions, c'est regrettable... »

Parlons d'Europe 1... C'est un peu en Ligue des Champions que vous atterrissez...
Je suis à Europe, et je m'éclate. Je peux toujours m'occuper du Variétés Club de France et je peux m'occuper de mes petits-enfants. J'ai deux petits-enfants qui sont arrivés ces deux dernières années : une petite-fille Lili et un petit-garçon Harel. Je les vois plus souvent et ça ne m'empêche pas de m'occuper du Variétés Club de France et d'avoir plein d'ambitions, comme d'aller jouer un jour sur le Charles-de-Gaulle, d'aller inaugurer le stade Jacques-Chirac en Corrèze, d'aller faire un match pour la mixité à Troyes. Le lundi de Pâques, on va faire un match à Aubenas pour les pilotes de canadair qui se sont tués. J'ai la même motivation et j'ai surtout une sur-motivation pour Europe, car ce sont vraiment des mecs bien. J'ai rencontré de très belles personnes depuis que j'ai signé mon contrat, le 20 décembre, et franchement, je ne regrette rien.

Ne regrettez-vous vraiment rien ?
Ce que je regrette, c'est que les gens qui ne connaissent pas la radio prennent des décisions... (Il insiste) Ils ne connaissent pas la radio, et c'est ça qui est grave. Vincent Giret, il est bien gentil, il est bien élevé, c'est un bon catholique, mais il ne connaît pas la radio.

Comment s'est fait votre transfert sur Europe 1 ?
Donat Vidal Revel m'avait dit : « Oui, mais les sondages ne sont pas terribles, etc.. » Je lui ai dit que c'était une raison supplémentaire pour venir. Je travaille avec Lionel Rosso, avec Cyrille de La Morinerie, des gens sains, pas compliqués. Je suis très heureux d'être à Europe et j'apprécie énormément la confiance que l'on me fait. Je participe à des émissions et, surtout, ce qui m'a fait le plus de plaisir, c'est que je n'ai reçu que des messages d'encouragement le jour où ça a été annoncé. Même les anciens présidents de Radio France m'ont tous appelé. Moi, par correction, j'ai prévenu la présidence de Radio France Sibyle Veil, qui est une belle personne et qui fait le maximum. Mais elle n'est pas forcément bien entourée à mes yeux. Radio France, c'est une maison qui est fantastique, extraordinaire, mais bon, les numéros 2 s'y prennent pour les numéros 1. Et ils prennent les mauvaises décisions.

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