Argentine : La sélection féminine secouée par le départ de quatre joueuses

Mathieu Warnier, Media365 : publié le jeudi 30 mai 2024 à 18h50

Alors que la sélection féminine d'Argentine prépare deux matchs amicaux, quatre de ses membres ont décidé de claquer la porte du rassemblement pour mettre en lumière plusieurs problèmes.

Il y a des turbulences au sein de la sélection féminine argentine. Dans un pays où le football est souvent érigé au rang de religion et qui a remporté la dernière Coupe du Monde masculine,, les joueuses n'en peuvent plus de la différence de traitement avec les coéquipiers de Lionel Messi et Angel di Maria. C'est dans ce contexte que quatre membres de l'Albiceleste , évoluant toutes à Boca Juniors, ont tout simplement quitté le rassemblement destiné à préparer deux matchs amicaux contre le Costa Rica, programmés les 31 mai et 3 juin prochains. La gardienne Laurina Oliveiros, les défenseures Eliana Sabile et Julieta Cruz ainsi que la milieu de terrain Lorena Benitez ont claqué la porte pour dénoncer l'absence d'égalité entre les hommes et les femmes. «  Nous avons atteint un point où nous sommes fatiguées des injustices, de ne pas être considérées, écoutées et, pire encore, d'être humiliées, a ainsi déclaré Julieta Cruz sur les réseaux sociaux. Nous avons besoin d'améliorations pour l'équipe féminine d'Argentine, et je ne parle pas seulement de finances. Je parle d'entraînement, de déjeuners, de petits-déjeuners. »

La fédération pas forcément prête à bouger

Ayant suivi le mouvement initié par ses trois coéquipières, Eliana Stabile a assuré en avoir « assez du mépris contre le football féminin » et vouloir que les joueuses soient « estimées à (leur) valeur et que les choses changent pour la génération qui suive ». Parmi les griefs des joueuses à l'encontre de leur fédération, il y a l'absence de rémunération pour les joueuses appelées en sélection, notamment lors de la dernière Coupe du Monde, ou encore un manque de professionnalisme au niveau fédéral. « La réponse est toujours la même : il n'y a pas d'argent, s'est lamenté Loreta Benitez, à l'origine du mouvement. Pendant ce temps, les membres de nos familles doivent payer 5 000 pesos (5,20 euros) pour entrer dans le stade... Il y a des millions de petites choses comme ça, pour nous faire passer pour des couillonnes. » Des soucis qui sont loin d'être récents, comme a pu le signaler Estefania Banini. « Ce que les joueuses abandonnent, ce n'est pas la sélection, c'est le mauvais traitement », a-t-elle confié dans les colonnes du quotidien argentin Olé. De son côté, la fédération assure avoir entame « une autocritique » mais sans donner du crédit aux éléments mis en avant pas les joueuses. Une attitude qui ne devrait pas calmer le vent de fronde qui souffle sur le football féminin en Argentine.

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