Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le samedi 07 septembre 2024 à 18h54
A 36 ans, Jason Grandry a décroché la médaille de bronze en judo au terme d'un joli parcours.
Pour ses premiers Jeux Paralympiques, Jason Grandry a fait mouche. A 36 ans, il a fini l'épreuve avec une belle médaille de bronze autour du cou. La performance est d'envergure pour le natif d'Ivry-sur-Seine qui avait un sacré premier combat à gérer. D'entrée, il a dû se coltiner Ilham Zakiyev, l'Azerbaïdjanais sacré champion paralympique en 2004 et 2008 puis médaillé de bronze en 2012 et 2021. Le Français ne s'est pas du tout affolé et, pénalité après pénalité, il a vaincu son adversaire, éliminé pour non-combativité.
Grandry : « Le bronze, c'est magnifique aussi, à la maison, devant la famille, les enfants... »
Ensuite, en demi-finales, Jason Grandry n'a pas fait long feu. Il n'a fallu que 16 secondes au Moldave Ion Basoc pour l'emporter sur un étranglement. Puis, à son tour, opposé au Turc Onur Tastan pour la médaille de bronze, le représentant tricolore, poussé par toute l'Arena Champs de Mars, comme Cyril Jonard avant lui, n'a pas traîné. Après seulement 29 petites secondes, il a fait voler son adversaire et signé un ippon libérateur. « L'histoire ne peut pas être plus belle, même si je rêvais de l'or. Le bronze, c'est magnifique aussi, à la maison, devant la famille, les enfants... J'entendais l'ambiance évidemment, mais j'essayais de ne pas trop me focaliser dessus pour rester concentré sur ce que je devais faire, et ne pas être transcendé dans le sens négatif, à partir à l'abordage n'importe comment », savourait Grandry après sa performance.
Une médaille avec un genou « en vrac »
« Cette médaille, c'est huit ans de travail, de remises en question, de blessures, de sacrifices, comme celui de partir loin de chez moi pour des stages et de ne pas voir mes enfants grandir... », a ajouté le Français. Encore plus admirable, il l'a emporté avec un genou « en vrac ». « En décembre dernier, je me suis pété le ménisque et je suis tout juste revenu pour ces Jeux. Là, cela fait deux semaines que j'ai le genou en vrac et que j'ai fait des soins quotidiens avec la kiné pour que cela tienne. Il y a deux jours, j'ai même fait une IRM qui a montré que mon genou n'était pas beau du tout mais j'ai gagné cette médaille quand même », a-t-il avoué. Maintenant, place à la fête. « Là, je vais faire la fête. C'est vrai que je suis plus quelqu'un orienté nature mais là que je suis à Paris, avec cette médaille, je vais faire un dernier effort », a conclu le gaillard à la barbe fournie. Après Jonard et Sandrine Martinet , il a apporté à la France une troisième médaille en judo français dans ces Jeux Paralympiques de Paris 2024.