Faraj Benlahoucine, Media365, publié le samedi 20 juillet 2024 à 21h09
Jonas Vingagaard, dauphin de Tadej Pogacar au classement général mais aussi au terme de la 20eme étape du Tour de France 2024, espérait que le Slovène le laisse franchir la ligne d'arrivée en premier. Le maillot jaune n'a toutefois pas manqué l'opportunité de signer un cinquième succès au cours de cette 111eme édition.
Ce samedi, la veille de l'épilogue du Tour de France 2024, Tadej Pogacar a une nouvelle fois franchi la ligne d'arrivée en vainqueur au sommet du Col de la Couillole, assoyant encore davantage son hégémonie au sommet du classement général. "J'ai pris beaucoup de plaisir sur cette étape. Cela ne s'est pas passé comme c'était prévu, mais c'est une victoire d'étape et on peut être content de ça" s'est félicité le maillot jaune qui n'envisageait pas de jouer les premiers rôles. "Cinq victoires. Si on m'avait dit cela avant le début du Tour, je n'y aurais pas cru, il n'y a aucun mot. Je suis tellement heureux, j'espère que je vais pouvoir partager cette victoire avec mes équipiers ce soir et demain" a poursuivi le quintuple vainqueur d'étape qui a devancé Jonas Vingegaard de sept secondes.
"J'ai pu le suivre (Remco Evenepoel, ndlr) et quand il a attaqué la deuxième fois, j'ai décidé de tenter de le contre-attaquer et c'est ce que j'ai fait. Après, j'ai roulé pour gagner un peu plus de temps sur lui et peut-être remporter la victoire aujourd'hui. Je ne me suis pas vraiment inquiété quand les Soudal Quick-Step ont roulé, je me sentais vraiment mieux qu'hier. Les jambes tournaient mieux et tu te sens plus confiant quand tu es comme cela" a pour sa part analysé Jonas Vingegaard qui n'a toutefois pas gagné l'étape, suivi comme son ombre par Tadej Pogacar. "J'espérais que Pogacar me donne la victoire d'étape. Mais la course a été difficile, je savais que je n'avais aucune chance au sprint, j'étais à la limite. Tout le monde a ses tactiques, je ne jugerais personne là-dessus, il était plus fort que moi et je pense que j'aurais fait la même chose dans cette situation" a ensuite commenté de manière assez surprenante le double vainqueur de la Grande Boucle.
Evenepoel : "Pogacar et Vingegaard étaient plus forts que moi"
"J'ai voulu mettre la pression et voir si je pouvais faire quelque chose aujourd'hui (samedi, ndlr). Mais Tadej (Pogacar, ndlr) et Jonas (Vingegaard, ndlr) étaient plus forts que moi, c'est très simple. Une fois que nous étions ensemble, je me suis à nouveau retrouvé à la limite et quand ils ont attaqué je n'ai pas pu les suivre. Mais il fallait essayer, et au bout du compte je perds un peu de temps mais ce n'est pas si important" a admis sans concession Remco Evenepoel après sa 4eme place à 53 secondes du maillot jaune. Il a de son côté déjà basculé sur le contre-la-montre de ce dimanche, une spécialité dont il est le champion du monde en titre. "Je veux fournir un dernier effort d'intensité maximale pour aller chercher une dernière étape. Je connais le parcours que j'ai repéré après Paris-Nice, et je l'aime bien. (...) Mais ce n'est pas un chrono pur, c'est un chrono de montagne. Alors Tadej (Pogacar, ndlr) sera l'homme à battre."
Autre héros de ce Tour de France, Richard Carapaz a fait le plein de points ce samedi pour s'assurer définitivement le titre de meilleur grimpeur du Tour de France. "Aujourd'hui, nous avons assuré le classement des grimpeurs en prenant l'échappée, car il y avait une chance que Tadej Pogacar gagne à l'arrivée et prenne des points pour me mettre en difficulté" a réagi l'Equatorien dont les ambitions de victoire se sont envolées dans la dernière montée du jour. "J'ai essayé de collaborer avec Enric (Mas, ndlr), mais nous n'avons pas bien coopéré. Derrière, les deux coureurs les plus forts sont arrivés et j'ai essayé de m'accrocher, mais ce n'était pas possible." Détenteur d'un autre maillot distinctif, celui du leader du classement par points, Biniam Girmay a lui aussi savouré cette victoire après son calvaire en troisième semaine dont le profil s'est révélé très montagneux.
Les larmes de Bardet
"Nous avons vraiment le plus petit budget des équipes du WorldTour, alors avoir trois victoires et le maillot vert, c'est tout simplement incroyable. Depuis le début du Tour, j'ai des coéquipiers incroyables. Tout le personnel, le manager de l'équipe, les patrons, je veux leur dire merci" dixit le maillot vert. Encore plus ému, Romain Bardet a quant à lui versé des larmes après la l'arrivée. "Il y a tout qui remonte, 13 ans de ma vie. Voilà, c'est fini. c'est spécial." Le grimpeur français vivra ce dimanche sa dernière étape en carrière sur le Tour de France. "Ne pas être le meilleur mais ne jamais baisser le bras, c'est toute l'histoire de ma carrière. Je ne sais pas de quoi sera fait l'après parce que c'est addictif, on se fait mal, on prend des claques tous les jours mais on revient" a-t-il confié, promettant implicitement un retour sur la Grande Boucle sous un autre costume.