Mathieu Warnier, Media365, publié le mardi 20 août 2024 à 10h25
Futur coureur de l'équipe suisse Tudor, Julian Alaphilippe est revenu sur ce qui a motivé cette décision alors que la formation Total Energies de Jean-René Bernaudeau était également sur les rangs pour l'attirer.
Julian Alaphilippe a mis fin au suspense. Alors que Patrick Lefevere avait récemment confirmé le départ de l'ancien double champion du monde après douze saisons au sein de sa structure, le natif de Saint-Amand-Montrond a levé le voile sur sa future destination. Alors que bon nombre de structures avaient l'œil sur son profil, le coureur de 32 ans s'est engagé pour les trois prochaines saisons avec l'équipe Tudor, dirigée par Fabian Cancellara. « Je suis reconnaissant de l'intérêt qu'il y a eu pour moi, avec de beaux projets, mais à la fin, il a fallu que je pense à moi pour prendre la bonne décision, a confié Julian Alaphilippe dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe. J'ai tout simplement écouté mon cœur, mon instinct, comme je l'ai toujours fait. Et à partir de là, ça m'a libéré. » Convaincu d'avoir « fait le bon choix », le coureur tricolore assure croire « personnellement beaucoup en ce projet » qu'il a vu se développer au cours des dernières années. « J'ai la chance de connaître quelques membres du staff, quelques coureurs avec qui j'ai pu être équipier, a-t-il ajouté en faisant notamment référence à l'Italien Matteo Trentin. On a beaucoup échangé. J'aime bien le fait de voir grandir une équipe, de contribuer à son évolution avec un projet solide, sérieux, professionnel. »
Pour Alaphilippe, c'était Tudor ou TotalEnergies
Admettant que « beaucoup de raisons qui ont pesé dans la balance », l'une d'entre-elles a été le matériel utilisé par l'équipe Tudor, essentiellement les vélos de la marque BMC. Au-delà d'un changement radical de cadre, Julian Alaphilippe assure avoir « envie d'être épanoui, de gagner des courses, tout simplement » et même d'être « bien dans (sa) peau » afin de « tirer le groupe vers le haut ». « Je suis content d'avoir un rôle de leader mais je sais aussi qu'il y aura des jeunes coureurs qui arrivent, que je peux montrer l'exemple, sur le vélo et à côté, et ça me motive, a-t-il ajouté. C'est ce qui me fait plaisir. » S'il a accepté la proposition de l'équipe Tudor, le natif de Saint-Amand-Montrond a également laissé de côté celle émanant de la formation TotalEnergies. Contacté par le quotidien L'Equipe, son patron Jean-René Bernaudeau a confié avoir négocié avec le Tricolore sans que cela se fasse. « Julian Alaphilippe m'a dit que c'était vraiment pareil et qu'il avait choisi de suivre son instinct, a confié le manager de la formation vendéenne. Il pleurait presque au téléphone, il disait que c'était une décision qui lui arrachait le cœur, que ce n'était pas évident entre nous deux. Mais il connaît du monde là-bas. »
Alaphilippe séduit par le projet Tudor
Pour l'ancien porteur du maillot arc-en-ciel, « c'était un peu l'année ou jamais » pour évoluer au sein d'une formation française qui avait « vraiment beaucoup d'ambition » le concernant. « Je savais qu'ils seraient déçus, après ils l'ont pris d'une manière très professionnelle, a-t-il ajouté. Ils m'ont compris. C'était dur parce que je sais qu'ils avaient vraiment envie que le projet aboutisse. » Plus qu'un rejet du projet présenté par l'équipe TotalEnergies, Julian Alaphilippe a affirmé que « c'est tout simplement le projet Tudor qui (l'a) le plus séduit ». Quant à la possibilité de prolonger avec l'équipe Soudal-Quick Step, le coureur français a assuré que la formation belge « a vraiment tardé à (lui) proposer quelque chose », ouvrant la porte à une réflexion sur un éventuel départ et les prises de bec avec Patrick Lefevere n'ont pas aidé. « Quand ils sont arrivés, on n'a pas pu se mettre d'accord, a-t-il affirmé. Après, ces dernières années, je ne vais pas vous faire un dessin, il y a aussi eu des moments compliqués, donc ça plus le fait que j'avais déjà bien avancé sur l'idée de changer d'air et de partir sur quelque chose de nouveau, la décision n'a pas été si compliquée que ça. » A 32 ans, Julian Alaphilippe va se lancer un nouveau défi et surtout essayer de relancer sa carrière.