Clément Pédron, Media365, publié le lundi 19 août 2024 à 11h07
En fin de contrat à la fin de la saison avec Soudal-Quick Step, Julian Alaphilippe a décidé de signer en faveur de l'équipe suisse Tudor Pro Cycling jusqu'à la fin de l'année 2027. Pour l'Équipe, le double champion du monde a indiqué avoir fait son choix « à l'instinct ».
On savait que l'aventure entre Soudal-Quick-Step et Julian Alpahilippe allait prendre fin, restait à savoir quand... Depuis ce lundi 19 août, on a la réponse. Le double champion du monde a officialisé son départ de la formation belge au micro de l'Équipe après dix ans de bons et loyaux services. Sa destination est également connue. Le Français a décidé de s'engager en faveur de Tudor Pro Cycling, une équipe suisse de deuxième division propriété d'un certain Fabian Cancellara. Bien sûr, le puncheur terminera l'année sous les ordres de Patrick Lefevere et avec la bande à Remco Evenepoel avant de revêtir la tunique noire au moins pour les trois prochaines saisons.
Le deuxième de la Clasica San Sebastian cette année a accordé un entretien au quotidien sportif l'Équipe pour expliquer le cheminement et les raisons de son choix. « Le fait que je pense souvent beaucoup aux autres a rendu cette décision difficile, par rapport aux équipes, aux personnes que j'allais décevoir, reconnait le coureur. Ça m'a pris beaucoup d'énergie, ça m'a embêté aussi. Je suis reconnaissant de l'intérêt qu'il y a eu pour moi, avec de beaux projets, mais à la fin, il a fallu que je pense à moi pour prendre la bonne décision. J'ai tout simplement écouté mon coeur, mon instinct, comme je l'ai toujours fait. Et à partir de là, ça m'a libéré. Je suis soulagé et encore plus parce que je sais que j'ai fait le bon choix. »
Une fin d'aventure en queue de poisson
Futur coureur chez Tudor Pro Cycling, Julian Alaphilippe sait que son équipe n'aura pas le droit aux privilèges des équipes World Tour et qu'en ce sens, elle dépendra énormément des invitations notamment pour le Tour de France. Mais qu'importe, pour le Tricolore, c'est le global qu'il faut retenir. « J'ai écouté mon coeur, c'est la raison principale, reprend le vainqueur de Milan-San Remo, la Clasica San Sebastian, les Strade Bianche ou encore la Flèche wallonne à trois reprises. Ensuite je crois personnellement beaucoup en ce projet, je les ai vus arriver, grandir. J'ai la chance de connaître quelques membres du staff, quelques coureurs avec qui j'ai pu être équipier (Matteo Trentin). On a beaucoup échangé. J'aime bien le fait de voir grandir une équipe, de contribuer à son évolution avec un projet solide, sérieux, professionnel. On sait aussi que le matériel a une grande importance dans le cyclisme moderne. Donc voilà, il y a beaucoup de raisons qui ont pesé dans la balance. Je suis super content de ce choix, pour moi c'était important après dix ans dans l'équipe (Soudal-Quick Step), de voir autre chose, de partir sur un autre projet, de changer d'environnement. »
Après dix ans au sein de Soudal-Quick Step, voir le porteur du maillot jaune à 18 reprises lors des dernières éditions du Tour de France (6 victoires d'étapes) quitter la formation belge n'a rien d'une surprise. Si en 2024, le puncheur a connu plus de bons moments que de mauvais, ce n'était pas le cas lors des deux dernières saisons en raison notamment de chutes assez graves. Et ses mésaventures n'avaient pas été du goût de tout le monde à commencer par son futur ex-dirigeant Patrick Lefereve qui n'avait pas hésité à pointer du doigt son salaire et son comportement au regard de ses performances.