Aurélie Sacchelli, Media365, publié le mardi 17 janvier 2023 à 22h35
A quelques jours de débuter sa saison au Tour de San Juan en Argentine, Egan Bernal est revenu sur son année 2022 très particulière en raison de sa grave chute, dont il veut toutefois tirer du positif, même s'il a pensé à la retraite.
Dans une semaine, cela fera un an qu'Egan Bernal a subi un terrible accident, en s'encastrant dans un bus en Colombie alors qu'il s'entraînait sur son vélo de contre-la-montre. Passé tout près de devenir paraplégique, le coureur de 26 ans a pourtant pu reprendre la compétition sept mois après son accident. Cette saison, Bernal fera du Tour de France son objectif n°1, mais n'écarte pas l'idée d'aller disputer la Vuelta, en fonction de ce qu'il se passera sur la Grande Boucle. Le Colombien a du mal à réaliser tout ce qui lui est arrivé durant les douze derniers mois, comme il l'a confié dans une longue interview au journal espagnol As. "Je suis surpris et très heureux de tout ce que j'ai réussi à faire cette année, reconnait-il. Pas même un an ne s'est écoulé et je pense maintenant au Tour de France, et pas seulement à terminer ou à participer mais à essayer de jouer le général et de le faire du mieux possible. Si vous m'aviez dit il y a un an, juste après l'accident et alors que je venais de reprendre connaissance, que je penserais au Tour de France, je ne pense pas que je l'aurais cru. Grâce à ma famille et à mon équipe, tout a été possible. Après l'accident, j'ai pensé à la retraite. Mais quand j'ai vu comment les gens (dans des situations tout aussi difficiles) ont réussi à changer les choses, ça m'a motivé. Cela a été un processus très compliqué, des mois de travail dans les coulisses, se lever et repartir de zéro. Apprendre à me brosser les dents, à manger, tous ces petits pas qu'il faut faire et qui ont été très durs au début, mais qu'on a pu faire grâce à la passion et à la détermination."
Bernal : "Je me suis rapproché de ma famille, de Dieu"
Interrogé par As sur la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis l'accident, Egan Bernal répond qu'il s'agit... de l'accident lui-même, et argumente. « Cela peut sembler étrange, je sais, car c'était très dur. Cela semble évident que si je pouvais revenir en arrière, ce serait mieux que cela ne se produise pas, mais une fois que cela s'est produit et que je suis là où j'en suis un an plus tard, je pense que c'était l'une des meilleures choses qui pouvaient arriver. Je me suis rapproché de ma famille, de Dieu, j'ai rencontré de très bonnes personnes et tout cela grâce à l'accident. Quand j'aurai des enfants et des petits-enfants, je leur dirai que papa a failli être tué quand il avait 25 ans parce qu'il s'est écrasé dans un bus, et de cette façon ils peuvent comprendre que même quand les choses vont mal, de bonnes choses peuvent en résulter." Un beau message d'espoir de celui qui espère désormais retrouver son meilleur niveau pour aller titiller Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar en juillet prochain. Quelque chose qui aurait semblé invraisemblable il y a 51 semaines...