Cyclisme : Martin ne prend plus de plaisir à suivre les courses

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Mathieu WARNIER, Media365, publié le mercredi 19 octobre 2022 à 12h45

Retraité depuis un an désormais, Dan Martin a récemment confié dans un entretien accordé au Guardian que regarder les courses cyclistes ne lui donne plus de plaisir, mettant en avant une discipline devenue trop carrée.

Dan Martin n'en pouvait plus. L'an passé, à l'âge de 35 ans, l'Irlandais a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle et a justifié sa décision par l'absence de plaisir à prendre part aux courses. Vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2013 puis du Tour de Lombardie en 2014, Dan Martin est désormais un observateur attentif du cyclisme professionnel... et regrette que son sport devienne toujours plus aseptisé. « Ça touche aussi la liberté d'expression, d'attaquer. Les courses cyclistes sont devenus assez ennuyeuses à regarder car plus personne ne commet d'erreur, a-t-il confié dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian. Tout est tellement bien préparé qu'on ne voit plus les coureurs avoir un jour sans. Tout le monde est parfaitement prêt sur le plan nutritionnel, l'entraînement est parfait et il manque cet élément humain. » Une évolution qui va à l'opposé de son tempérament et qui l'a poussé vers une retraite anticipée. « Même si je suis encore compétitif, j'ai pris conscience que le cyclisme a perdu sa partie amusante, a confirmé Dan Martin. C'est pour cela que j'ai arrêté de courir l'an passé, car le sport est trop placé sous contrôle. »


Martin voit en Pogacar un « parfait électron libre »

Toutefois, Dan Martin a également confié qu'un seul coureur est à même de lui redonner foi dans le cyclisme au plus haut niveau. « Même si les gens affirment qu'on vit un âge d'or, le mérite en revient à Tadej Pogacar, assure l'Irlandais. Il est le parfait électron libre qui attaque quand il le sent alors que le reste du cyclisme est tellement écrit à l'avance et sous contrôle. » Pour l'ancien membre de l'équipe Sky, le double vainqueur du Tour de France représente un « cyclisme romantique » dans lequel il semble prendre du plaisir à participer aux courses. « C'est pour cela qu'il est au départ de quasiment toutes les courses présentes au calendrier », ajoute Dan Martin, qui a été le coéquipier du Slovène quand ce dernier s'est révélé aux yeux du monde entier avec la troisième place lors de la Vuelta 2019. Toutefois, comme a pu récemment l'exprimer un coureur comme Mathieu van der Poel, l'Irlandais s'inquiète de ne pas voir Tadej Pogacar s'inscrire sur la durée. « Son équipe prépare déjà l'avenir même s'il n'a que 24 ans, ajoute Dan Martin. La question de sa longévité se pose déjà le concernant. » Des doutes qui suivront sans doute longtemps la jeune génération.

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