Aurélie Sacchelli, Media365, publié le samedi 03 juin 2023 à 09h25
Systématiquement interrogée sur le conflit en Ukraine après chaque match, la Biélorusse Aryna Sabalenka ne s'est pas présentée en conférence de presse après sa victoire vendredi au troisième tour de Roland-Garros, afin de préserver sa santé mentale. Une décision prise en accord avec la direction du tournoi.
Elle fait partie des favorites de Roland-Garros et pourrait même devenir n°1 mondiale à l'issue du tournoi. Mais Aryna Sabalenka s'exprimera-t-elle après chacun des quatre matchs qui lui restent si elle se hisse en finale ? Ce n'est pas sûr... La Biélorusse de 25 ans a en effet obtenu de la direction du tournoi le droit de ne pas se présenter en conférence de presse vendredi après sa victoire au troisième tour contre la Russe Kamilla Rakhimova (6-2, 6-2). Une décision prise "pour sa santé mentale et son bien-être", comme elle l'a expliqué à une journaliste en qui elle a "totale confiance". La gagnante du dernier Open d'Australie est en effet mise en difficulté lors de chaque conférence de presse par les différents journalistes qui souhaitent connaitre son avis sur le conflit en Ukraine, où la Biélorussie est l'alliée n°1 de la Russie. Son interview d'après-deuxième tour avait notamment été tendue, lorsqu'une journaliste ukrainienne lui avait posé des questions sur sa lettre de soutien au président Alexandre Loukachenko en 2020 ou sur le fait qu'elle utilise le "on" ("Evidemment, on ne soutient pas la guerre. Si on pouvait y mettre un terme, on le ferait tout de suite. Malheureusement, cela ne nous incombe pas", avait-elle déclaré notamment après sa victoire contre l'Ukrainienne Kostyuk au premier tour) et non pas le "je" pour exprimer sa position contre la guerre.
Le précédent Osaka
Depuis le début du tournoi, près d'un tiers des questions auxquelles Aryna Sabalenka a dû répondre en conférence de presse concernait le conflit en Ukraine, et la Biélorusse, qui vit la plupart du temps à Miami mais a encore de la famille dans son pays, a de plus en plus de mal à y répondre. "Je ne veux pas répondre à la question", "pas de commentaire" ou encore "vous avez eu assez de réponses", avaient été ses réponses lors des dernières questions sur le sujet. Si bien qu'elle a décidé de ne plus y répondre. Ce n'est en tout cas pas la première fois que la santé mentale s'invite dans le tennis féminin. Pour une toute autre raison, en 2021, la Japonaise Naomi Osaka avait également décidé de zapper les conférences de presse, avant de déclarer forfait pour la suite du tournoi. "Je me suis souvent retrouvée à répondre à des questions qui ont déjà été posées plusieurs fois, ou des questions qui sèment le trouble dans nos esprits, et je ne vais me soumettre à des gens qui doutent de moi", écrivait-elle à l'époque. Opposée à l'Américaine Sloane Stephens pour son premier huitième de finale à Roland-Garros dimanche, Aryna Sabalenka pourrait ensuite retrouver en quarts de finale la plus célèbre des sportives ukrainienne, très impliquée dans la lutte contre la guerre, Elina Svitolina, si elle se défait de la Russe Daria Kasatkina. Au total, deux Ukrainiennes et six Russes et Biélorusses figurent encore dans le tableau féminin.