Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 24 mai 2022 à 16h14
De John McEnroe à Andy Roddick, en passant par Andre Agassi, Jimmy Connors, Michael Chang ou encore Jim Courier, les joueurs américains ont connu des fortunes diverses à Paris durant l'ère Open.
S'ils avaient su se distinguer à Paris lors de l'ère pré-Open, avec sept titres glanés en simple messieurs entre 1938 et 1955, les Américains ont eu plus de mal depuis, remportant tout de même Roland-Garros à quatre reprises entre 1989 et 1999. L'enceinte de la Porte d'Auteuil a pourtant vu défiler nombre de grands joueurs originaires des Etats-Unis. Mais il a fallu attendre le sacre inattendu de Michael Chang en 1989 pour que l'un d'entre eux triomphe à nouveau. Et ils avaient disputé plusieurs finales auparavant. En 1976, Harold Solomon avait ainsi échoué contre Adriano Panatta (6-1, 6-4, 4-6, 7-6), soit le meilleur résultat de sa carrière en Grand Chelem, avant que Brian Gottfried, qui disputait également son unique finale en Majeur, ne se fasse balayer l'année suivante par Guillermo Vilas (6-0, 6-3, 6-0).
Connors et McEnroe n'y arrivent pas
Vitas Gerulaitis, vainqueur de l'Open d'Australie et finaliste à l'US Open, n'avait rien pu faire en 1980 contre Björn Borg (6-4, 6-1, 6-2), vainqueur du cinquième de ses six titres dans la capitale française. En demi-finale, Gerulaitis avait écarté son compatriote Jimmy Connors, longtemps numéro un mondial mais qui n'a jamais réussi à briller à Roland et sur terre battue, même s'il a tout de même remporté 12 de ses 109 titres sur la surface. Vainqueur de huit titres du Grand Chelem (cinq à l'US Open, deux à Wimbledon et un en Australie), « Jimbo » n'a jamais réussi à dépasser le dernier carré à Paris, s'arrêtant à ce stade de la compétition à quatre reprises. Son grand rival, John McEnroe, n'aura pas fait beaucoup mieux.
Lui aussi ancien numéro un mondial, « Big Mac », vainqueur de sept majeurs (quatre fois l'US Open et trois fois Wimbledon), est arrivé une fois en finale, lors de l'édition 1984. Mais alors qu'il menait deux sets à zéro contre Ivan Lendl, il s'était incliné au terme d'un match épique (3-6, 2-6, 6-4, 7-5, 7-5). Il disputera sa deuxième et dernière demi-finale à Roland en 1985, cédant face au futur vainqueur, Mats Wilander. Et jusqu'en 1989, aucun Américain n'est parvenu à atteindre la finale, avec néanmoins une demi-finale en 1986 (Johan Kriek), un quart en 1987 (Connors) et une autre demie en 1988 pour le tout jeune Andre Agassi, pour sa deuxième participation.
Chang à la cuillère
En 1989, c'est un autre jeune Américain qui fait sensation. A 17 ans et trois mois, Michael Chang devient le plus jeune vainqueur de Grand Chelem de l'histoire, après un parcours exceptionnel. Il écarte notamment Lendl, numéro un mondial, en huitièmes de finale, qu'il surprend avec un service à la cuillère resté dans l'histoire. Tombeur ensuite de Ronald Agenor puis d'Andrei Chesnokov, le joueur du New Jersey l'emporte en finale contre Stefan Edberg (6-1, 3-6, 4-6, 6-4, 6-2), à l'issue d'un match haletant. C'est alors le nouvel âge d'or du tennis made in USA à Roland-Garros, avec cinq finales consécutives.
L'année suivante, Agassi perd en finale contre l'Equatorien Andrés Gomez (6-3, 2-6, 6-4, 6-4). Et quelques mois plus tard, il dispute sa deuxième finale en Grand Chelem à l'US Open, et s'incline à nouveau, contre Pete Sampras. Il cédera la troisième en 1991, de nouveau face à un autre Américain : Jim Courier. Le Floridien s'impose en cinq manches lors de cette finale des copains (3-6, 6-4, 2-6, 6-1, 6-4), et conservera son titre l'année suivante contre Petr Korda (7-5, 6-2, 6-1). Mais il ne réussira pas la passe de trois en 1993, devant baisser pavillon contre Sergi Bruguera (6-4, 2-6, 6-2, 3-6, 6-3), après avoir gagné son quatrième et dernier Majeur à Melbourne au début de l'année.
Agassi, le dernier vainqueur US
Chang, qui ne remportera pas d'autres Majeurs, disputera tout de même trois autres finales de Grand Chelem, dont une à Roland, en 1995, cédant face aux coups de boutoir de Thomas Muster (7-5, 6-2, 6-4). Et depuis 1995, un seul joueur américain a pris part à une finale dans la capitale française. C'était en 1999, et Agassi avait signé son retour au plus haut niveau en battant en finale Andreï Medvedev (1-6, 2-6, 6-4, 6-3, 6-4), le quatrième de ses huit titres du Grand Chelem, et l'unique de sa carrière à Roland-Garros où, depuis, les Américains peinent à se mettre en valeur. Meilleur joueur US du 21e siècle, Andy Roddick n'a ainsi jamais pu dépasser les huitièmes de finale à Paris. Pour les Américaines, Serena Williams, en tête, c'est en revanche une toute autre histoire...