Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mardi 03 novembre 2020 à 13h49
Après Guy Forget, Sébastien Grosjean avait été le deuxième joueur français à remporter le Masters 1000 de Paris en 2001. Retour sur le magnifique tournoi de l'ancien numéro 4 mondial.
C'était il y a 19 ans. Sébastien Grosjean avait décroché le plus grand titre de sa carrière en remportant le Masters 1000 de Paris dans ce qui s'appelait encore le Palais Omnisports de Paris-Bercy. Le Marseillais était devenu le deuxième joueur français à glaner l'épreuve parisienne, dix ans après le sacre de Guy Forget contre Pete Sampras en 1991.
Classé au 8eme rang du classement ATP, le demi-finaliste en début d'année de l'Open d'Australie (il a manqué deux balles de match contre Arnaud Clément, ensuite battu par Andre Agassi en finale) apprécie alors la Capitale où il a atteint en juin les demies à Roland-Garros après avoir infligé un revers cuisant à Agassi sous les yeux du président américain Bill Clinton. En cet automne 2001, il entame son tournoi contre Dominik Hrabty.
Premier Français en demies depuis Boetsch en 1993
Tandis que l'épreuve est privée de Pete Sampras et Andre Agassi, Gustavo Kuerten, Lleyton Hewitt, Marat Safin et Juan Carlos Ferrero, quatre des cinq premières têtes de série, sont rapidement éliminés. Exempt du premier tour en sa qualité de tête de série numéro 6, Grosjean passe sans écueil son premier obstacle contre Hrbaty (6-1, 6-4), demi-finaliste à Roland-Garros deux ans plus tôt.
Le joueur de 23 ans enchaîne en dominant le Belge Christophe Rochus (6-0, 3-6, 6-0) et voit son tableau s'ouvrir après les sorties successives des cadors. Grosjean élimine facilement le Marocain Hicham Arazi (6-2, 6-2) en quarts et devient le premier Français à rejoindre le dernier carré au POPB depuis Arnaud Boetsch en 1993. Le plus dur reste encore à faire pour soulever le très spécial trophée de Bercy (un arbre arborant les noms des vainqueurs sur les différentes branches).
S'il gagne la finale, il va au Masters
Le Marseillais se montre très solide en éjectant l'Allemand Tommy Haas (7-5, 6-4) et se qualifie pour la grande finale où l'attend Ievgueni Kafelnikov, tête de série n°4 et 6eme mondial. Grosjean a la pression. En cas de victoire, il décrochera son premier titre de l'année et validera son billet pour le Masters, le « tournoi des maitres » réunissant les huit meilleurs éléments. Le Français est attendu mais il croit fermement en lui. Un jeu tout en relâchement avec un service aiguisé, des accélérations détonantes des deux côtés et un jeu de jambes rapide : le « petit » Grosjean (1,75 m) exhibe des qualités incontestables. Il va en faire bon usage.
Très facile, le Français remporte les deux premières manches avec brio (7-6, 6-1) en faisant la différence avec ses engagements tonitruants, ses coups droits puissants et ses bolides en revers. Loin de renoncer, Kafelnikov arrache cependant le troisième set (7-5) et reprend espoir. Encouragé comme rarement dans un POPB incandescent, Grosjean parvient néanmoins à reprendre ses esprits et à retrouver son niveau de jeu de l'entame. Il refait la différence et breake le médaillé d'or olympique 2000. Sur un smash après rebond de son adversaire russe propulsé dans le filet, le Français obtient le dernier mot (6-4). De joie, Grosjean lève les bras et s'agenouille sur le court bleu.