Exclu/Tennis - Benjamin Bonzi : " Je ne suis clairement pas le même joueur qu'il y a un an "

Exclu/Tennis - Benjamin Bonzi : " Je ne suis clairement pas le même joueur qu'il y a un an "©panoramic, Media365

Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le dimanche 11 septembre 2022 à 10h42

Entre son retour des Etats-Unis où il s'est incliné au deuxième tour de l'US Open face à Nick Kyrgios et son départ pour l'Allemagne où il va disputer la Coupe Davis avec l'équipe de France, Benjamin Bonzi (26 ans, 50eme), de passage dans nos locaux, s'est confié sur son été américain et sa belle progression cette année.

Benjamin Bonzi, votre défaite face à Nick Kyrgios (7-6, 6-4, 4-6, 6-4) au deuxième tour de l'US Open vous laisse-t-elle des regrets ?
C'était un très bon match. Je n'ai pas de regrets dans ce que j'ai fait. Forcément, j'aurais aimé aller au cinquième set pour savoir ce que ça donnait. Ça se joue à pas grand-chose, j'ai des occasions pour prendre l'avantage à 4-4, qu'il sauve très bien, donc je n'ai pas grand-chose à me rapprocher ou à changer, je peux difficilement faire mieux. C'était un match très intéressant.

Vous avez joué sur le court Louis Armstrong, face à l'un des joueurs-phares du circuit, ça doit donner envie d'y retourner !
C'était une première expérience pour moi sur un court aussi gros, c'est une grosse expérience. Ce n'est pas forcément évident d'aborder ces événements-là devant le public qu'il y avait. J'ai réussi à me libérer assez vite dans le match, c'était une satisfaction de mon côté. Kyrgios est un adversaire qui peut vite croquer l'adversaire par sa présence, par ce qu'il dégage, la place qu'il prend sur le court, au-delà de l'aspect tennistique. C'était important de lui répondre tout de suite, de lui montrer que tennistiquement, j'étais là.

Quel bilan tirez-vous de votre tournée américaine sur dur (défaite d'entrée à Washington, Montréal et Cincinnati contre Eubanks, Tiafoe et Isner, puis quart de finale à Winston Salem contre van de Zandschulp, avant le 2eme tour à l'US Open) ?
C'est une tournée très dure en termes de niveau de jeu, avec deux Masters 1000 et un Grand Chelem en l'espace de cinq semaines. Les meilleurs joueurs du monde sont là. C'était la première fois pour moi que je faisais une tournée de ce niveau-là. Bien évidemment que sur le plan comptable, j'aurais aimé faire mieux. Dans le contenu, il y a eu beaucoup de très bons matchs, des matchs qui se jouent à pas grand-chose mais qui sont des défaites, contre Isner, contre Tiafoe, contre le Hollandais avant l'US Open. Ce sont des matchs où je ne suis pas loin, où ce que je fais est bon, mais il manque un petit truc, peut-être un peu d'expérience. En tout cas, il n'y a pas un match où je me suis fait croquer, où je n'étais pas au niveau. Il y a ce côté frustrant d'avoir fait aussi peu de matchs, de faire un match, puis une semaine d'entrainement, puis un autre match... Contre Tiafoe, j'arrive à prendre le premier set, j'ai pas mal d'occasions dans le deuxième, finalement je perds en trois sets (6-7, 7-5, 6-3, ndlr). C'est bien, mais ça reste une défaite. Pareil contre Isner (6-7, 3-6, 7-6, ndlr).

Que pensez-vous du dernier carré de l'US Open, plutôt inattendu...
Alcaraz était attendu à ce niveau-là. Tiafoe confirme son bel été, où il a perdu des matchs imperdables. Il explose maintenant, c'est bien pour lui. Khachanov, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de résultats, mais il est là. Ruud est hyper régulier. Ce sont des demies un peu surprises, mais ça change.

Quel est le programme de la suite de votre saison ? Vous avez déjà joué 22 tournois sans gros pépins physiques...
La Coupe Davis puis Metz et Tel-Aviv. Après, je suis inscrit au Kazakhstan, on verra bien. La fin de saison est indécise, mais il y aura Bercy bien sûr. Physiquement, ça tient la route. Pas de blessures, pas d'alerte. Maintenant il va falloir finir fort la saison, il reste encore quelques tournois.

Bonzi : "Le prochain objectif, c'est de jouer une finale, puis gagner un tournoi"

Vous avez fêté votre première sélection en Coupe Davis en mars, mais dans un match sans enjeu. L'objectif est d'être titulaire la semaine prochaine à Hambourg ?
L'objectif, c'est que l'équipe gagne. Peu importe qui joue. On est tous dans une optique de faire au mieux pour l'équipe, on verra comment ça se passe, qui sera vraiment en forme avant les matchs. Bien sûr que j'ai envie de jouer si je peux et que je me sens bien, mais je ne raisonne pas du tout en termes égoïstes. Le but c'est de se qualifier pour les phases finales. La Coupe Davis, je l'ai découverte en mars et c'est l'un de mes meilleurs souvenirs de l'année jusqu'à maintenant. Forcément, on a envie d'y regoûter et je suis très content d'être sélectionné.

Il y a un an, vous étiez 94eme mondial et vous brilliez surtout en Challenger. Cette saison, vous avez déjà disputé deux demi-finales et trois quarts en ATP 250 et vous êtes actuellement 50eme mondial, comment expliquez-vous votre progression ?
J'ai pris de l'expérience cette année. L'an passé j'ai fait beaucoup de Challengers, j'avais fini l'année très fatigué sur les tournois ATP, ce n'était pas facile. Cette année, on a pris le temps de varier en début de saison, et j'ai fait plus de tournois ATP à partir de cet été. Je ne suis clairement pas le même joueur qu'il y a un an. Il faut continuer à apprendre, il y a encore plein de choses sur lesquelles je peux progresser. Je me sens beaucoup plus à l'aise sur ces tournois-là, j'ai fait des demies, des bonnes victoires, c'est un cap de passé. J'ai progressé tennistiquement, je me suis aussi habitué physiquement à ce niveau de tournois. J'ai joué pas mal de grands joueurs cet année. Tout ça mis bout à bout, ça fait de l'expérience. On a tiré des leçons, peaufiné certains aspects de mon jeu. Il faut faire étape par étape, s'adapter au niveau auquel on joue. Le niveau Challenger est très homogène et très fort, mais il faut s'habituer à jouer face aux 30emes, 40emes mondiaux, c'est un cap au-dessus, ce n'est pas la même constance, la même pression. Il fallait prendre le temps, on l'a pris. Le prochain objectif, c'est de jouer une finale, puis gagner un tournoi.

Comme voyez-vous la suite ? On peut vous imaginer tête de série en Grand Chelem prochainement ?
On verra. Le cap peut se passer très vite en gagnant un tournoi ou en enchaînant trois-quatre bonnes semaines. Ce n'est pas une fin en soi de le faire tout de suite, on verra ce que ça donne. L'idée, c'est de continuer à progresser, on va voir où ca nous mène, il me reste une bonne marge de progression, on va prendre le temps.

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