Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 11 septembre 2024 à 20h49
Humilié par Jacob Fearnley, mais avant tout par lui-même, Benoit Paire est plus que jamais au fond du seau.
On avait laissé Benoit Paire éliminé au premier tour des qualifications de l'US Open, vaincu au bout de trois sets serrés par Chun-Hsin Tseng (6-7, 7-6, 6-4). Il avait aussi abandonné au premier tour du Challenger de Côme la semaine suivante, au bout de cinq jeux (3-2 Ab. contre le local Remy Bertola), et il aurait sans doute mieux fait d'en faire de même mercredi à Rennes. Opposé au Britannique Jacob Fearnley, l'ancien 18e mondial (en 2016) désormais 263e a encaissé rien de moins qu'un 6-1, 6-0 en bonne et due forme... et en 37 minutes. Il a lui-même préféré en pleurer de rire dans une réaction sur Twitter. Sifflé, il a adressé quelques bisous ironiques aux supporters lorsqu'il a quitté le court.
Mahut : "Au moins, on parle de notre tournoi (...) Ça aurait été mieux qu'il se retire"
Son adversaire, qui a apprécié la présence massive du public, "pense qu'il était un peu blessé" et "espère que ça ira pour lui". Sauf que Benoit Paire a rejoué dans la foulée en double, réussissant à peine mieux avec son compatriote Luca Sanchez pour perdre 6-1, 6-3 contre d'autres Britanniques, Ben Jones et Marcus Willis.
Le retraité Nicolas Mahut, directeur de ce tournoi rennais depuis 2021, n'a pas mâché ses mots concernant l'attitude de son ancien coéquipier de Coupe Davis (une fois, en demi-finales 2018 contre l'Espagne), interrogé par nos confrères de L'Equipe : "Au moins, on parle de notre tournoi. Il paraît que bonne ou mauvaise, tant qu'il y a de la pub, c'est bien. J'ai vu quatre jeux et j'ai compris rapidement que ça ne servait à rien de rester trop longtemps. Je pense que ça aurait été mieux, pour lui et pour le public, qu'il se retire. Malheureusement, très clairement, il n'était pas en état de jouer. Visiblement, il n'était pas encore en mesure de faire des revers. Il a voulu se tester, et en fait, c'était la pire des choses à faire. Parce que le public, ne sachant pas ça, a été déçu. Il s'attendait à le voir compétitif ou au moins essayer. Se passe ce qu'il se passe : diminué, il sait que ça ne va pas, le public ne le sait pas, il y a un décalage et ça siffle." Mais alors, dans ce cas, pourquoi enchaîner avec le double dans la foulée ? Les mystères de Benoit Paire.