Mathieu Warnier, Media365, publié le vendredi 24 mars 2023 à 23h35
Alors que Clarisse Crémer a été au cœur d'une affaire après le choix de Banque Populaire de ne plus la soutenir, la banque espère que tout cela permettra de changer la donne. Ses responsables ont également critiqué l'attitude des organisateurs du Vendée Globe.
Les organisateurs du Vendée Globe ne devraient pas apprécier. En février dernier, face à une incertitude concernant sa qualification pour le tour du monde en solitaire sans escales et sans assistance, Clarisse Crémer a perdu le soutien de Banque Populaire. Le sponsor, ne voulant pas courir le risque d'une absence au départ, a préféré se désolidariser de la navigatrice et provoqué une polémique qui est remontée jusqu'à la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera. En fin de compte, l'établissement bancaire a décidé quelques jours plus tard de renoncer purement et simplement à sa participation à l'épreuve. Le monocoque a ainsi été récemment vendu à la société d'Alex Thomson en vue d'une participation au prochain Vendée Globe avec un skipper qui pourrait être... Clarisse Crémer. En marge de cette transaction, Banque Populaire a assuré dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France avoir « tout fait pour que Clarisse Crémer aille au Vendée Globe ». Par la voix de sa directrice générale banque de proximité et assurance Hélène Madar, la banque a souhaiter « donner une vision de la façon dont on avait vécu les choses, et d'expliquer comment on se projette dans l'avenir, car c'est l'enjeu pour nous ».
Banque Populaire assure avoir tout fait pour changer la donne
Pour cette dernière, « l'enjeu n'était pas de ne pas faire courir une femme, l'enjeu était de pouvoir faire bouger un règlement ». Le regret est de ne pas avoir été entendu par les organisateurs du Vendée Globe. « A un moment donné, on s'est retrouvé face à un mur, à une difficulté à se faire entendre alors qu'au XXIeme siècle cela nous paraissait d'une grande normalité de proposer cette évolution du règlement », a-t-elle ajouté. Directeur du Team Banque Populaire, Ronan Lucas a assuré que « ce n'était pas un problème de maternité » et avoir « essayé de faciliter les projets personnels de Clarisse Crémer » après deux ans au sein de la structure. « C'était avant tout un problème de règlement avec le Vendée Globe, a-t-il ajouté. On s'est battu les 24 mois précédents pour essayer de faire changer les règles pour essayer de marquer des milles. » Assurant être « capable de dire tout ce que l'on a mis en œuvre pour partir au Vendée Globe avec Clarisse Crémer », Ronan Lucas assure que son équipe a fait « un lobbying important pour influer sur les nouvelles règles avant qu'elles ne soient adoptées, et qu'elles nous soient favorables », sans réussite. Toutefois, l'affaire semble avoir eu assez de retentissement pour que la donne change à l'avenir. « On est vraiment ravis qu'il y ait un règlement qui va bouger pour la prochaine édition », a ajouté Hélène Madar.