UBB - Urios : " Je déteste que l'on triche comme ça ! "

UBB - Urios : " Je déteste que l'on triche comme ça ! "©Media365

Rédaction Media365, publié le mardi 06 octobre 2020 à 14h37

Avec cette verve et cet accent chantant qui donnent encore plus de saveur à chacune de ses interventions, Christophe Urios n'a pas mâché ses mots, lundi soir après la lourde défaite de l'UBB à Lyon.



Comment analysez-vous cette lourde défaite face au LOU ?
J'ai dit dans la semaine, sous le ton de la boutade, qu'on allait faire un match universitaire lundi soir. Et en première mi-temps (19-0 à la pause en faveur de Lyon), on a fait un match universitaire. Et en deuxième mi-temps, on a fait un match universitaire, mais un peu plus engagé. Donc il s'est passé sur le match ce que l'on avait imaginé. On savait que les Lyonnais - ils l'avaient suffisamment dit dans la presse pour qu'on l'entende - qu'ils allaient essayer de nous écraser sur les un contre un et mettre de la pression dans les rucks. Et je savais aussi que sur la deuxième mi-temps, ils auraient probablement des problèmes de par la situation Covid. Et c'est un peu ce qu'il s'est passé. A savoir qu'ils nous ont écrasés en première mi-temps, en nous passant dessus, en nous volant je ne sais pas combien de ballons au sol et en étant complètement absents des débats. Et en seconde mi-temps, ça s'est un peu équilibré en mettant un peu plus de combat. Les gars qui sont entrés ont amené un peu plus d'énergie et finalement, on gagne la seconde mi-temps. C'est ce que je leur avais demandé à la mi-temps.

Vous n'aviez pas du tout imaginé ce scénario ?
C'est bien loin de ce que j'avais imaginé comme match. Je me dis que ça fait dix jours que l'on prépare ce match, et tout ça pour ça... (Il siffle de dépit).

Vous considérez-vous comme responsable de cette défaite ?
Je me suis trompé dans la composition d'équipe, probablement. Et notamment devant. Devant, on est absent, donc je me suis trompé. (Très ferme) Je n'ai pas l'habitude de me tromper deux fois.

Urios : « Cela va nous remettre les pieds sur terre »

Avez-vous passé un savon à vos joueurs, ou leur avez-vous calmement expliqué ce que vous aviez à leur reprocher ?
On a fait un peu des deux, mais je n'ai pas trop haussé le ton. J'ai surtout mis les joueurs devant leurs responsabilités. Quand tu subis comme ça... C'est incroyable ! Et on s'en sort bien, parce qu'ils ratent un essai tout fait, et tu peux tourner à la mi-temps avec 30-0. Ce que l'on a fait, ce n'est pas bien. Mais cela va aussi nous remettre les pieds sur terre pour ceux qui avaient tendance à penser que l'on était les meilleurs du monde. Même si je ne le ressentais pas trop non plus. J'ai trouvé que nous avions eu des semaines bizarres. J'apprends dans ce groupe, j'apprends...

Qu'est-ce qui vous a le plus déçu ?
Je suis déçu de l'état d'esprit. Même pas des fondamentaux. (Il insiste) De l'état d'esprit. C'est incontournable. Quant tu n'as pas d'état d'esprit, que tu n'as pas envie de te battre les uns pour les autres, quand tu subis en permanence, quand tu ne te révoltes pas, quand tu n'essayes pas de mettre en place des choses... Après, on peut parler de détails. Oui, à Bristol, on a perdu le match sur des détails. Mais l'état d'esprit, ce n'était pas le même. Le détail, c'est la finalité du truc. Le rugby, c'est un sport de combat. Et quand tu n'as pas d'état d'esprit, tu subis. Aujourd'hui (lundi), on a vu une équipe lyonnaise qui n'était pas fameuse. Elle n'a rien fait d'exceptionnel, mais elle nous est passée dessus.

Qu'est-ce qui vous a le plus étonné ?
Sur le match, franchement, je ne suis surpris de rien. Si, la seule chose qui me surprend, c'est notre apathie en première mi-temps. Donc, oui, je me suis trompé dans la compo d'équipe, je me suis trompé probablement dans le discours, je me suis trompé dans la mise en place de la semaine. Mais il faut que chacun prenne ses responsabilités quand même.

Urios : « Les mecs, je vais les sentir. Et je peux vous dire que je ne vais pas les sentir longtemps ! »



La semaine qui arrive s'annonce musclée...
Oui, elle va être musclée. Elle va être courte, parce que l'on joue dimanche. Sur le match, il n'y a pas besoin de faire de vidéo, hein. On va vite basculer sur l'ASM et on va faire jouer ceux qui ont envie de jouer l'ASM. Pour savoir s'ils ont envie de jouer l'ASM, je les mettrai en situation. Là, je ne vais pas mettre de GPS, rien. Je m'en fous de tout ça (sic). Je vais faire un peu à l'ancienne, un peu comme je le ressens. Parce que des fois, en rugby, on a tendance un peu à enc.... les mouches (sic) : attention à ci, à ça, on mesure ci et ça... Sans déconner, pour faire la m.... que l'on a fait ce soir (lundi)... (Il siffle de dépit de nouveau)

Vous risquez d'avoir beaucoup de mal à avaler la pilule cette fois...
Là, j'ai un peu les boules. Demain, j'aurai encore un peu plus les boules et après après-demain, j'aurai encore encore plus les boules. Quand je suis comme ça, j'en reviens un peu aux fondamentaux, comme vous dites. Et là, je ne vais pas gérer les datas ou les GPS, je vais sentir les mecs. Et je peux vous dire que je ne vais pas les sentir longtemps.

Ce n'est pourtant pas la première fois que votre équipe passe à côté de son match ?
Oui, on a eu de mauvais matchs. Par exemple, à Edimbourg. On avait fait un mauvais match dans l'engagement. On s'en était sorti à 17-17, parce qu'Edimbourg était nul, mais je n'avais pas vu une grande équipe de Bordeaux. C'est l'attitude qui me déçoit le plus. Je déteste que l'on triche comme ça. Que l'on fasse semblant, ça me... Je disais que l'on était concentré. Finalement, on n'était pas là. Quand le club fait l'effort de te mettre un avion à disposition pour ne pas faire l'aller-retour dans la journée, tu te dis que l'on aurait mieux fait de venir en bus.

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