Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 22 octobre 2023 à 10h36
Rassie Erasmus et Jacques Nienaber, les deux têtes pensantes des Springboks, continuent plus que jamais de porter au firmament les recettes gagnantes du rugby sud-africain, appliquées inlassablement samedi soir.
Richard Pool-Jones, consultant RMC, a tout résumé : "Rassie Erasmus a pris des risques, mais c'est un génie de coach." Pourtant, le sélectionneur sud-africain est bien Jacques Nienaber, mais c'est son prédécesseur devenu directeur du rugby qui est cité spontanément. La vérité, c'est que le duo est en symbiose parfaite. Comme face à la France une semaine plus tôt, lorsqu'il avait changé cinq joueurs dès le début de la seconde période, le staff des Springboks a modifié le cours de la rencontre face à l'Angleterre. Cette fois, il a carrément changé d'ouvreur dès la demi-heure de jeu, en faisant entrer Handré Pollard à la place de Libbok. Puis en en faisant de même avec son demi de mêlée (Faf de Klerk remplaçant Cobus Reinach) et ses avants dans les dix minutes suivant le retour des vestiaires, comme contre les Bleus...
Nienaber : "On ne laisse pas de place à l'ego. Les Springboks sont au-dessus de tout"
"On avait besoin d'énergie, on a donc décidé de faire entrer les remplaçants, explique simplement Nienaber. On a la chance d'avoir un groupe où il n'y a pas beaucoup de différence entre titulaires et remplaçants. On avait besoin d'énergie et ils nous l'ont apportée. Comme je l'ai déjà dit, quand on compose notre banc, les gens se concentrent sur le nombre d'avants mais l'important, c'est le groupe et sa qualité. S'ils entrent sur le terrain, c'est parce que les titulaires ont posé les bases du match. On ne peut jamais estimer l'impact des titulaires, mais ils fatiguent l'adversaire. On n'a pas d'équipe A ou d'équipe B. On ne fonctionne pas comme ça."
Un plan global qui rappelle celui de Fabien Galthié avec le XV de France depuis des années, et l'importance de ses fameux finisseurs. Sauf que celui-ci, par la force des choses, paraît encore un cran au-dessus, presque la définition ultime d'une équipe constituée par tout un groupe : "On a de bons joueurs et ils acceptent nos décisions. Quand on sort des joueurs parce qu'à l'instant T, les choses ne vont pas, ça ne veut pas dire qu'ils ne joueront pas la semaine prochaine. On ne laisse pas de place à l'ego." En concluant par un mantra forcément de bon ton : "Les Springboks sont au-dessus de tout." Les résultats aussi. Surtout.