Mathieu Warnier, Media365 : publié le vendredi 19 juillet 2024 à 19h30
Sacré champion de France espoirs du 100m ce vendredi à Albi, Jeff Erius a remporté la finale en 9''98, ce qui lui permet de devenir le troisième athlète français le plus rapide de l'histoire sur la distance.
Le sprint français gagne en vitesse. Alors que Ryan Zeze est récemment descendu sous les 20 secondes sur le 200m pour la première fois à l'occasion du meeting de La Chaux-de-Fonds, c'est Jeff Erius qui a affolé le chronomètre sur 100m. Le sociétaire du Lille Métropole Athlétisme a profité des championnats de France espoirs, organisés ce week-end à Albi, pour se faire un nom sur la ligne droite. Après avoir dominé les séries en 10''18, le sprinteur de 20 ans a haussé le ton à l'occasion de la finale. Repoussant son plus proche poursuivant, Yoran Kabengele Kabala, à trois dixièmes de seconde, Jeff Erius a coupé la ligne d'arrivée en 9''98. Avec cette performance, le natif de Strasbourg devient le cinquième athlète français à descendre sous les dix secondes au 100m. Il devient le troisième performeur français de tous les temps, derrière Jimmy Vicaut (dont le record est de 9''86, réussi en juillet 2015) et Christophe Lemaitre (dont le record est de 9''92, réussi en juillet 2011). Submergé par les émotions à l'issue de cette finale, le sprinteur a confié que réaliser un tel exploit est « un honneur ».
Erius : « C'est déjà une barrière de cassée »
Il y a toutefois une pointe de déception liée au fait que ce temps arrive peu après la fermeture de la fenêtre de qualification olympique en individuel. « Ça n'aurait pas pu être une meilleure journée même si je garde un goût amer car, à deux semaines près, je faisais les Jeux, a-t-il confié au site officiel de la Fédération Française d'athlétisme. Même si ma saison a été plutôt compliquée d'un point de vue chronométrique, je savais que j'avais ça dans les jambes. C'est déjà une barrière de cassée, mais maintenant, je sais que j'ai le niveau pour me hisser parmi les meilleurs. » Un 100m sous les dix secondes que Jeff Erius veut voir comme « la course qui fait débuter (sa) carrière » et qui s'avère être une bonne nouvelle en vue du relais 4x100m masculin de Paris 2024. « Je commençais à mettre les pieds dans l'eau du haut niveau, mais je n'avais pas encore mis ma tête, a-t-il conclu. C'est clairement le cas désormais. Je vais pouvoir préparer sereinement les Jeux Olympiques avec mes coéquipiers du relais. » Aux côtés de Pablo Mateo, Ryan Zeze ou encore Meba-Mickaël Zeze, les Bleus auront une carte à jouer sur la piste du Stade de France.