Aurélie Sacchelli, Media365, publié le mardi 19 décembre 2023 à 16h10
A 34 ans, le Breton Thibault Tricole est devenu le premier Français à remporter un match au championnat du monde de fléchettes, qui se déroule actuellement à Londres.
On a du mal à se l'imaginer en France, mais le championnat du monde de fléchettes va enflammer l'Angleterre jusqu'au 3 janvier, date de la finale. Le pays accueille chaque fin d'année le Mondial, dont la 31eme édition se déroule actuellement, à l'Alexandra Palace. Et si les Britanniques, qui trustent les médailles d'or (25 sur 30, seuls le Canadien Part et les Néerlandais van Barneveld et van Gerwen étant parvenus à briser l'hégémonie), un Français a écrit une petite page d'histoire lundi. Thibault Tricole, un Breton de 34 ans, est en effet devenu le premier tricolore à participer au championnat du monde professionnel (il avait été sacré vice-champion du monde amateur et semi-professionnel en avril 2022). Et en plus, il a gagné son match ! Opposé au premier tour (l'équivalent d'un 64eme de finale, comme dans un Grand Chelem de tennis) au Belge Mario Vandenbogaerde, mieux classé que lui (67eme mondial contre 146eme), il s'est imposé en quatre sets (2-3, 3-2, 3-2, 3-2).
Un champion du monde au tour suivant
Thibault Tricole sera opposé jeudi au deuxième tour à la tête de série n°8, l'Anglais Rob Cross, sacré champion du monde en 2018. Autant dire que la mission sera périlleuse pour le natif d'Auray ! Quoi qu'il arrive, celui qui assure dans une interview à 20 Minutes vivre "convenablement" des fléchettes depuis deux ans grâce à ses sponsors, est assuré de repartir au moins avec 7500 livres (soit 8711 euros) grâce à ce victoire de lundi. Sa qualification pour le championnat du monde professionnel (en passant par le tournoi de qualifications d'Europe de l'Ouest) l'a empêché de prendre part au championnat du monde amateur et semi-professionnel, où il visait le titre cette fois-ci, après sa médaille d'argent de l'an passé. Aucun autre Français ne figurait dans le tableau de ce Mondial de "deuxième catégorie". « Je me suis toujours considéré comme un pionnier, comme il en faut dans n'importe quel sport, reconnait le Breton dans 20 Minutes. Et notamment en France où la discipline n'est pas très développée. Je vois quand même de plus en plus de licenciés, la diffusion sur La Chaîne L'Equipe et mes quelques belles apparitions y jouent forcément un petit peu. (...) Je suis un peu devenu un loup solitaire. Je n'ai aucune référence, hormis à l'étranger, je n'ai personne à qui demander des conseils. Il y a tout à créer, c'est parfois compliqué, mais c'est aussi ce qui me rend fier. Pour que d'autres Français suivent mes pas et me demandent des conseils". Ses belles performances londoniennes vont peut-être susciter des vocations...