Euro (H) : Deuxième titre consécutif et qualification olympique pour l'Espagne

Euro (H) : Deuxième titre consécutif et qualification olympique pour l'Espagne©Panoramic, Media365

Mathieu WARNIER, Media365, publié le dimanche 26 janvier 2020 à 18h05

A l'issue d'une finale sous haute tension, l'Espagne est parvenue à faire céder la Croatie dans les derniers instants afin de remporter son deuxième titre européen consécutif et, ainsi, se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques.

L’Espagne a réalisé presque l’impossible ! Pour la première fois depuis le triplé de mythique équipe de Suède de Magnus Wislander, Stefan Lövgren, Staffan Olsson et Ljubomir Vranjes en 1998, 2000 et 2002, une sélection est parvenue à conserver son titre européen. Mais rien n’a été simple pour l’Espagne sur le parquet de la Tele2 Arena de Stockholm, quasiment acquise en intégralité aux Croates. Dès l’entame de cette finale, la Croatie a pris le jeu en main et fait la course en tête. Elu meilleur joueur du tournoi, Domagoj Duvnjak (5 buts sur 9 tirs) a fait honneur à son rang en permettant à son équipe de prendre deux buts d’avance après deux minutes et un tir sur le poteau de Raul Entrerrios. Le futur Parisien Ferran Sole Sala (1 but sur 2 tirs) a débloqué le compteur espagnol après trois minutes de jeu avant qu’Angel Fernandez (1 but sur 1 tir) ne remette les deux équipes à égalité à la 7eme minute. Mais, dans un début de match où les gardiens n’ont pas été à la fête, poussant Lino Cervar à faire entrer en jeu Matej Asanin à la place du Montpelliérain Marin Sego, ce sont bien les Croates qui ont créé le premier écart de cette finale inédite de l’Euro, menant de trois buts après 18 minutes de jeu grâce à l’entrée en jeu de Marino Maric (3 buts sur 4 tirs) et de Luka Cindric, véritable poison en défense. C’est alors que Jordi Ribera a décidé de remanier son équipe avec, d’abord, l’entrée de Gonzalo Pérez de Vargas (8 arrêts sur 19 tirs, 42% d’efficacité) dans le but à la place de Rodrigo Corrales mais surtout l’entrée dans le champ de Jorge Maqueda.

L’Espagne a trouvé des solutions...

Deux changements qui ont changé la face de la fin de la première mi-temps. L’arrière droit de Szeged a ramené à lui seul l’Espagne à hauteur de la Croatie avec trois buts en six minutes, ses trois seuls dans cette finale. Une série qui, surtout, est arrivée dans une très mauvaise passe offensive de la part des Croates. Pendant onze minutes, les coéquipiers de Luka Stepancic ont échoué face au gardien du FC Barcelone et il a fallu une contre-attaque de David Mandic (1 but sur 1 tir) pour voir la Croatie retrouver un peu d’efficacité offensive. Toutefois, Raul Entrerrios (3 buts sur 5 tirs) a trompé Marin Sego, revenu dans la cage pour les cinq dernières minutes avant la pause, pour permettre aux « Hispanos » de mener d’un but à l’issue de la première période. Si Luka Stepancic a permis à la Croatie d’égaliser dès le retour sur le parquet de la Tele2 Arena de Stockholm, l’Espagne a immédiatement repris sa marche en avant grâce à trois buts enchaînés d’Aleix Gomez (5 buts sur 5 tirs dont 3/3 à sept mètres) puis une interception du joueur du FC Barcelone pour permettre à Joan Canellas (2 buts sur 3 tirs) de donner 4 buts d’avance aux « Hispanos ». C’est alors que les Espagnols, comme les Croates en milieu de première mi-temps, sont sortis du match. Pendant neuf minutes, les joueurs de Jordi Ribera ont été muets face à une défense croate qui a élevé son niveau de jeu et, surtout, face à un Marin Sego (4 arrêts sur 19 tirs, 21% d’efficacité) retrouvé. Zlatko Horvat (2 buts sur 3 tirs), Domagoj Duvnjak et Igor Karacic (4 buts sur 6 tirs) en ont profité pour ramener la Croatie à une seule longueur, relançant le suspense dans cette finale.

...mais n’a cessé de se faire peur

Une interception de Marko Mamic puis, après une patiente séquence de possession, une réalisation de Marino Maric (3 buts sur 4 tirs) ont permis à la Croatie d’effacer définitivement son retard à douze minutes de la fin du match. Les défenses ont alors pris une nouvelle fois le pas sur les attaques avec près de cinq minutes sans la moindre réalisation mais, après deux erreurs techniques grossières, Luka Stepancic (3 buts sur 7 tirs) plein axe a permis à sa formation de passer devant au score pour la première fois depuis la fin de la première période. Effort immédiatement effacé par Aleix Gomez sur jet de sept mètres. Le tournant aurait pu être l’exclusion pour deux minutes de Raul Entrerrios à quatre minutes du terme mais il n’en a rien été. La Croatie n’a pas été en mesure de faire la différence, laissant l’Espagne dans le match, une erreur fatale. Dans le « money time », les protégés de Jordi Ribera ont serré le jeu en défense et poussé les Croates à la faute, Aleix Gomez redonnant l’avantage à l’Espagne avant que, à la suite d’une faute technique d’un incroyable marcher d’Igor Karacic, Alex Dujshebaev ne porte l’estocade pour sceller le sort de cette finale à 25 secondes du buzzer (22-20). Sacré champion du monde en 2003 puis champion olympique en 2004, Lino Cervar a vu ses joueurs laisser filer sa dernière opportunité de remporter le titre européen, le seul qui lui manque. Avec ce deuxième titre européen consécutif, l’Espagne rejoint le Japon, le Danemark, l’Argentine et Bahreïn pour le prochain tournoi olympique à Tokyo. La Croatie, si elle peut se consoler avec le billet pour le prochain Mondial en Egypte en 2021, elle devra se rendre à l’AccorHotels Arena de Paris-Bercy du 17 au 19 avril pour assurer sa qualification face à la France, le Portugal et un représentant africain.

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