La FFF et la "polémique stérile" sur le ramadan

Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 01 avril 2023 à 17h52

Alors que la Fédération française de football a rappelé à ses arbitres que les pauses de rupture du jeûne sur les terrains français pendant la durée du ramadan étaient formellement interdites, l'instance déplore "une polémique stérile" à ce sujet.

Contrairement à l'Angleterre, la France ne tolérera pas sur ses terrains les pauses de rupture du jeûne pendant la durée du ramadan (22 mars-21 avril). Elle l'a fait savoir via un email adressé jeudi aux arbitres français par Éric Borghini, patron de la Commission fédérale des arbitres, qui rappelait notamment que "ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF". Un message qui n'a pas manqué de faire polémique, des amateurs aux professionnels. Interrogé par L'Equipe, Borghini a ensuite précisé sa pensée. "Sans alimenter une polémique stérile, les joueurs ont tout loisir de s'hydrater à l'occasion des remplacements ou des soins que reçoivent les partenaires", a-t-il expliqué au quotidien sportif, ajoutant que "les considérations sur le respect de l'article 1er des statuts de la FFF s'applique à tous les licenciés, y compris au monde professionnel."

Digard : "On est dans un pays laïc"

Justement, le monde professionnel a peu réagi à cette nouvelle. Didier Digard, l'entraîneur de Nice, a été l'un des rares à accepter de s'exprimer sur ce sujet qu'il qualifie de "délicat". "Je n'ai pas de position sur ces choses-là, c'est toujours compliqué. On est dans un pays laïc, pas dans un pays musulman", a d'abord répondu le coach des Aiglons vendredi en conférence de presse, avant d'évoquer l'exemple des Anglais qui, eux, autorisent ces pauses, mais à certaines conditions : "Il faut avouer les choses, ils sont plus ouverts que nous sur le sujet et ça a toujours été le cas. Maintenant, ce serait bien que la France le fasse. Je pense que ça ne pose de soucis à personne qu'ils ne le fassent pas parce qu'on sait qu'à partir du moment où on n'est pas dans un pays musulman, on ne peut pas espérer avoir des choses en conséquence. Il faut accepter le pays où l'on vit."

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