Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 31 mars 2023 à 21h02
Après l'interdiction par la FFF des pauses de rupture du jeûne sur les terrains français pendant la durée du ramadan, l'entraîneur niçois Didier Digard a évoqué ce sujet "délicat", espérant que la France prendrait exemple sur l'Angleterre en la matière. "On est dans un pays laïc", a-t-il également rappelé.
Alors que la Fédération française de football (FFF) a fait savoir que les pauses de rupture du jeûne pour le ramadan (22 mars-21 avril) ne seraient pas acceptées sur les terrains français, contrairement à ce qu'il peut se pratiquer en Angleterre, Didier Digard, l'entraîneur de l'OGC Nice, a réagi dans cette interdiction vendredi en conférence de presse, à deux jours du déplacement de l'actuel 7e de Ligue 1 chez la lanterne rouge angevine dans le cadre de la 29e journée de Ligue 1. "Cette année, les horaires n'empiètent pas sur les matchs. On a regardé le calendrier, ce seront des matchs à 21 heures. Donc le jeûne sera déjà rompu. Moi, je n'ai pas de position sur ces choses-là, c'est toujours compliqué. On est dans un pays laïc, pas dans un pays musulman. Ce sont toujours des sujets délicats."
"Les Anglais sont plus ouverts"
Le coach des Aiglons a ensuite évoqué l'exemple des Anglais, qui autorisent ces pauses, sous certaines conditions, en Premier League ainsi que dans les divisions inférieures. "Il faut avouer les choses, ils sont plus ouverts que nous sur le sujet et ça a toujours été le cas. Maintenant, ce serait bien que la France le fasse. Je pense que ça ne pose de soucis à personne qu'ils ne le fassent pas parce qu'on sait qu'à partir du moment où on n'est pas dans un pays musulman, on ne peut pas espérer avoir des choses en conséquence. Il faut accepter le pays où l'on vit", a martelé Digard.
Dans un email adressé aux arbitres français jeudi par Éric Borghini, patron de la Commission fédérale des arbitres, on pouvait notamment lire que "ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF. (...) La Fédération et ses organes déconcentrés, en tant qu'organes chargés d'une mission de service public déléguée par l'État, défendent les valeurs fondamentales de la République française et doivent mettre en œuvre les moyens permettant d'empêcher toute discrimination ou atteinte à la dignité d'une personne en raison notamment (...) de ses convictions politiques et religieuses."