Guillaume Marion, Media365 : publié le dimanche 30 juillet 2023 à 13h20
Titulaire ce dimanche face à la Corée du Sud, la défenseuse marocaine Nouhaila Benzina est devenue la première joueuse à disputer un match de Coupe du monde avec un voile.
Un succès historique à plus d'un titre. En effet, alors que le Maroc a signé ce dimanche matin le premier succès de son histoire lors d'une Coupe du monde féminine, face à la Corée du Sud (1-0), cette victoire des joueuses de Reynald Pedros a également été marquée par un autre fait notable. Restée sur le blanc lors de la large défaite des Lionnes de l'Atlas face à l'Allemagne (6-0), lors du premier match, Nouhaila Benzina était cette fois bien titulaire en charnière centrale, aux côtés de Nesryne El Chad. L'occasion pour la défenseuse centrale de FAR Rabat de devenir la première joueuse de football à disputer un match de Coupe du monde avec un voile, ce qui est possible depuis un changement des règles par la FIFA en 2014. « Beaucoup de travail a été fait pendant plusieurs années, et il y a eu un résultat positif », se réjouissait-elle avant le début de la compétition, au micro d'Al-Jazeera.
La France en retard concernant le hijab
« Je porte le hijab depuis des années et j'en suis très heureuse », a également expliqué Benzina, qui a donc marqué l'histoire à sa manière ce 30 juillet 2023. Une première qui aurait cependant pu arriver bien plus tôt, car la FIFA a modifié la législation à ce sujet il y a près de dix ans, c'était en effet le 1er mars 2014. A ce moment-là, Jérôme Vackle s'était exprimé sur cette évolution positive. « C'était une requête qui venait d'un groupe de pays et d'un groupe de joueuses qui disaient que cela contribuerait au développement du football et ce fut le principal argument qui a poussé l'IFAB (l'organisme qui détermine les lois du jeu) à dire oui », expliquait alors l'ancien secrétaire général de la FIFA, interrogé sur le sujet par Le Monde. En revanche, en France, le hijab est toujours interdit en compétition, suite à une décision du conseil d'Etat en juin dernier. Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, avait cependant évoqué une possible « évolution du droit ». Affaire à suivre...