Homophobie : la révélation-choc de Lilian Thuram

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6Medias, publié le samedi 04 août 2018 à 09h30

À l'occasion des Gay Games qui débutent ce samedi 4 août à Paris dont il est l'un des parrains, Lilian Thuram a accordé une interview au Parisien. Il explique son rôle pour combattre les discriminations et fait quelques confessions.

À 46 ans, le Champion du monde 1998 veut éduquer.

Engagé dans sa fondation "Éducation contre le racisme", Lilian Thuram est aussi un des parrains des Gay games qui se déroulent à Paris à partir de ce samedi 4 août et jusqu'au 12 août. L'ancien footballeur s'est confié au Parisien, "pour faire avancer" les mentalités, lui dont l'état d'esprit a évolué au fil du temps. Ainsi, Lilian Thuram revient sans langue de bois sur son discours lorsqu'il était petit. "Lorsque j'étais enfant, j'étais homophobe... Parce que j'ai grandi en Guadeloupe, puis dans la région parisienne dans des environnements où il existait des discours homophobes. J'ai dû m'éduquer à comprendre que cela n'avait aucun sens."



Comment l'ex-défenseur des Bleus a-t-il changé son discours ? Il explique alors avoir fait le parallèle entre le racisme et l'homophobie : "le mécanisme est exactement le même", dit-il. Il argue aussi que toute personne peut changer dans sa vie. "L'homophobie n'est pas quelque chose de naturel. C'est culturel. La plupart des personnes ne savent même pas pourquoi l'homophobie existe.

Rôle d'éducateur

Engagé contre toute forme de discrimination, Lilian Thuram fait le tour des écoles dans le cadre de sa fondation, afin d'apprendre à mieux vivre ensemble. Un rôle d'éducateur qui lui sied et qu'il essaye d'étendre au sujet de l'homophobie. "Je leur demande s'ils sont d'accord pour que tous les êtres humains possèdent les mêmes droits dans une société. À cette question, ils disent 'Oui, évidemment !' "

Puis il ajoute. "Je leur dis ensuite : 'Pensez-vous qu'il soit normal que certains possèdent moins de droits que d'autres ?' Ils disent 'non !' Cela signifie-t-il que dans leur esprit, les homosexuels ne sont pas totalement humains ?". Un combat de tout instant qui commence dès le plus jeune âge alors que dans le sport, le sujet reste tabou. "Le sport est juste à l'image de la société", semble-t-il regretter. Des discriminations qui peuvent provoquer des drames. "Quand on parle d'homophobie, on parle de violences qui peuvent aller jusqu'au suicide, oui. C'est à cause de nous, à cause de la société."

Aujourd'hui, Lilian Thuram veut faire passer des messages, pour éduquer et avancer. "Nous sommes tous différents. Il n'existe pas deux personnes pareilles et la diversité est la chose la plus normale au monde." Il ajoute. "Nous devons apprendre à aimer cela". Sans doute pour mieux vivre ensemble.

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