Tour de France - Pinot : "C'était un truc de ouf"

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 19 septembre 2023 à 11h36

Entre un dernier Tour de Slovaquie et une autre ultime apparition au Tour du Luxembourg (à partir de mercredi), et avant le Tour de Lombardie en bouquet final, Thibaut Pinot peut déjà commencer à se retourner sur son oeuvre.

Près de deux mois après l'arrivée du Tour de France, les images de Thibaut Pinot passant chez lui, dans les Vosges, sont encore intactes tant elles ont marqué tous les esprits. A commencer par celui de l'intéressé, qui évoque "une victoire sur le long terme" lorsqu'il se remémore cette journée de la 20eme étape du samedi 22 juillet, où l'allégresse sur la route avait été absolument dingue (pour Eurosport) : "La popularité se construit au fil des années, pas sur une étape. Ma popularité, c'est une de mes plus belles victoires. Le plus beau cadeau que je pouvais faire, c'était de passer en tête, mais ce n'était pas gagné. Il fallait avoir de bonnes jambes, réussir à prendre l'échappée... Avoir réussi ça, je me rends compte désormais que c'était un truc de ouf."

Coureur romantique par excellence, Thibaut Pinot prendra sa retraite dans quelques semaines, après ce Tour de Lombardie (samedi 7 octobre) qu'il a gagné en 2018. Il avait annoncé sa décision avant le Tour et ne reviendra pas dessus, histoire aussi de faire perdurer à tout jamais ce souvenir fou : "Personne ne savait que j'allais arriver en tête, ni mon frère, ni le reste de ma famille... Tout le monde ! C'était une sacrée dose d'adrénaline, une sacrée surprise quand ils m'ont vu débarquer seul, surtout avec 30 secondes d'avance. Si j'avais pu écrire un scénario, ç'aurait été celui-là."

"Quand j'étais trop bien, j'avais l'impression que j'allais tomber malade"

Tous les fans de cyclisme en France (et pas que) aussi. Le leader historique de Groupama - FDJ, lorsqu'il se retourne sur sa carrière dans son ensemble, regrette simplement de s'être mis trop de pression tout seul : "J'ai beaucoup couru pour les autres, ça m'a souvent desservi." Il avait coché ce Tour 2023 comme une obligation, un devoir personnel, alors qu'il n'était pas censé être retenu à la base. "Il fallait que je fasse un bon Giro." Et il l'a fait.

C'est le temps, enfin, de se souvenir de 2019 et sa victoire au Tourmalet, le sommet de sa carrière comme il le dit lui-même. Il allait peut-être gagner le Tour face à Egan Bernal, et une fois de plus, patatras... "Souvent, quand j'étais trop bien, j'avais l'impression que quelque chose allait me tomber dessus, que j'allais tomber malade. C'est un peu mental, aussi. Je sais que je suis fragile physiquement, que mon seul ennemi c'est moi, c'est ma fragilité. Et 48 heures après, j'ai chopé ma blessure." Du Thibaut Pinot dans le texte, mais c'est aussi pour ça qu'on ne l'oubliera jamais.

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