Aurélien Canot, Media365, publié le mardi 06 juin 2023 à 11h37
Alors qu'il semblait certain en début de saison qu'Egan Bernal ferait tout pour pouvoir participer au Tour de France, il semble aujourd'hui que le Colombien pourrait finalement décider de zapper la Grande Boucle et de s'aligner au départ de la Vuelta.
Egan Bernal au départ du prochain Tour de France ? Il y a encore quelques semaines, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute. Plus exactement, il semblait indubitable que le petit grimpeur colombien de 26 ans de l'équipe Ineos Grenadiers mettrait tout en oeuvre, et en premier lieu son programme de préparation, pour faire son retour sur le Tour, qu'il avait quitté sur abandon il y a trois ans en pleine pandémie de Covid-19, lors de sa dernière participation. Aujourd'hui, alors que dix-huit mois ont passé depuis ce terrible accident qui aurait pu lui coûter la vie (NDLR : Il avait notamment eu un poumon perforé et des côtes cassées) cela semble toutefois beaucoup moins sûr. Et plutôt que de retrouver la Grande Boucle trois ans plus tard, le vainqueur du Tour de France 2019, qui se rapproche à grands pas de son meilleur niveau, pourrait finalement différer encore son grand retour sur la course et préférer disputer la Vuelta. Les déclarations du coureur qui compte également un titre sur le Giro (en 2021) à son palmarès, lundi soir après l'arrivée de la 2eme étape du Critérium du Dauphiné - remportée par Julian Alaphilippe - vont dans ce sens, avec un Bernal qui semblait soudainement beaucoup moins chaud à l'idée de participer cet été au Tour.
Cummings : "C'est un monstre mental"
"Je ne veux pas y aller si je ne suis pas en condition. Le Tour n'est pas la meilleure course pour souffrir. Si je ne suis pas au niveau, je préparerai à fond la Vuelta", a clairement laissé entendre le Colombien, sans pour autant fermer définitivement la porte. "Ça va dépendre de ce Dauphiné, et on en saura plus dimanche à l'arrivée", jure celui qui devrait pouvoir se jauger réellement lors du contre-la-montre de mercredi. Toutefois, pour Steve Cummings, l'un de ses directeurs sportifs au sein de la formation britannique, si la présence de son ancien leader sur les routes de l'Hexagone en juillet constitue bien un réel point d'interrogation, il n'y a pas de question à se poser en revanche en ce qui concerne la motivation et l'envie de l'intéressé à redevenir au plus vite le champion qu'il était encore il y a peu. "C'est un monstre mental, et si quelqu'un peut redevenir aussi fort qu'avant un accident, c'est bien lui", confie Cummings dans les colonnes de L'Equipe. Un "monstre mental" qui décidera peut-être néanmoins d'attendre avant de retrouver le Tour.