Les confessions d'Alaphilippe après son Tour

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mardi 20 juillet 2021 à 11h53

Julian Alaphilippe a commencé très fort le Tour de France 2021 avant de connaître la fatigue. Le coureur français revient sur la dernière édition.

A 29 ans, Julian Alaphilippe a pris part à son cinquième Tour de France. Un Tour compliqué qu'il a conclu à la 30eme place du classement général à 1h43'06 de Tadej Pogacar. « Tous les Tours sont durs, j'ai trouvé que celui-ci l'avait été en particulier », indique mardi le Français dans L'Equipe pour qui il refait sa Grande Boucle 2021. Une 108eme édition qu'il avait débutée en fanfare avec la victoire sur l'étape inaugurale.

Alaphillipe : « Parfois j'étais lessivé après avoir fait toute la journée devant »

« Je m'étais mis sous pression pour réussir ce début de Tour qui était vraiment, vraiment, important pour moi. Et je l'ai fait avec la manière, en mettant la barre très haut. Le fait d'avoir réussi mon coup, dès le lendemain, il y eut un relâchement dans ma tête, rembobine Alaphilippe. J'ai senti que ça allait moins bien physiquement, que c'était plus dur. Et, à partir de Mûr-de-Bretagne, Van der Poel, qui savait qu'il rentrerait à la maison après huit jours, a explosé la course. » Puis le Français a vite perdu son Maillot Jaune avant de faire 14eme sur le contre-la-montre de la 5eme étape. « Lors de ce chrono, ça n'allait pas comme je l'aurais voulu, j'aurais pu faire mieux, c'est sûr. Je ne venais pas sur ce Tour pour la bagarre au général, mais c'était un chrono que j'avais envie de faire à bloc. Le résultat m'a vite fait changer de direction dans ma façon de courir. Et puis, Mark (Cavendish) a enchaîné les victoires (quatre au total), on s'est beaucoup battus pour le maillot vert. »


La fatigue s'est ensuite installée, malgré le tempérament de feu du champion du monde. Un maillot arc-en-ciel auquel il a voulu faire honneur devant un public mobilisé. « Franchement, on ne se rend pas compte ce que ce maillot m'a réclamé, physiquement et psychologiquement, concède Alaphilippe. Et on m'en demandait toujours plus. Parfois j'étais lessivé après avoir fait toute la journée devant, et des journalistes me disaient : "L'étape de demain est bien pour toi". Mais moi je plafonnais. Je n'ai pas concrétisé car j'étais mort. »

« Je vais souffler, récupérer, profiter de la vie, aussi, car le Tour a été éprouvant »

« Le stress était permanent chez moi pour plusieurs choses, éclaire le Français. La première : je venais d'être papa, ça change un homme, ça change une vie. Inconsciemment, tu penses à plein de choses. Il y avait aussi le maillot de champion du monde que je voulais faire briller tout le temps, cette envie de bien faire toujours. Or c'est déjà difficile de gagner sur le Tour, et encore plus avec le maillot, face à une concurrence élevée. » Après ce Tour de France marquant, Julian Alaphilippe va maintenant récupérer et profiter. « Je sais d'où vient la fatigue. Je vais souffler, récupérer, profiter de la vie, aussi, car le Tour a été éprouvant. Profiter du bébé, bien entendu. Je suis content quand même, car j'ai gagné une belle étape, j'ai porté le maillot jaune pour la troisième année de suite, et pour l'équipe, c'était fabuleux avec "Cav" (Mark Cavendish) », confie le Français de la formation Deceuninck-Quick Step.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.