Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 25 avril 2024 à 11h20
Le sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme sur route Thomas Voeckler confie ce jeudi dans une interview à L'Equipe que son équipe ne sera clairement pas favorite pour décrocher une médaille lors des Jeux Olympiques de Paris. Même si la difficulté du parcours pourrait changer la donne.
Sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme sur route depuis les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, Thomas Voeckler a vécu de grands moments avec ses Bleus, lors de la victoire de Julian Alaphilippe aux championnats du monde en 2021, ou de celle de Christophe Laporte aux championnats d'Europe l'an passé. L'ancien maillot jaune du Tour de France rêve d'un nouveau moment de bonheur en août prochain lors des Jeux Olympiques de Paris, mais il est bien conscient que son équipe, qui sera composée de quatre coureurs, aura du mal à rivaliser, au vu de la concurrence. "Pour être honnête, le début de saison ne m'a pas rassuré, reconnait le sélectionneur dans les colonnes de L'Equipe. On a eu des super performances françaises, mais au regard du profil de la course olympique, elles ne nous feront pas gagner de médaille. Lenny Martinez, par exemple, ne sera pas aux Jeux : le parcours n'est pas fait pour ses qualités. On ne sera pas les meilleurs au départ, car tous les plus grands noms du peloton ont fait de cette course un objectif à part entière. On aura le quota maximum mais on ne sera pas en position de force. Ce n'est pas faire de l'intox que de dire qu'on ne sera pas dans la liste des favoris."
Voeckler : "Un pur grimpeur ne gagnera pas les Jeux...sauf Pogacar"
Le parcours de la course en ligne, avec ses 273 kilomètres, s'annonce très difficile, et la montée inédite de la butte Montmartre, avec son kilomètre à 6,5% de moyenne, pourrait faire la différence. "Dans une configuration pareille, rien ne sera impossible. Tout ce qu'on sait, c'est qu'un pur grimpeur ne gagnera pas les Jeux. Sauf s'il s'appelle Tadej Pogacar. Sur le papier, même si c'est une route étroite et pavée, ça sera de la rigolade. Mais elle arrivera après plus de 200 kilomètres de course, un peu comme le Poggio sur Milan-San Remo, sauf que là, les leaders n'auront pas cinq équipiers à leurs côtés pour les protéger." Une surprise est donc toujours possible, et voir un Français décrocher une médaille pour la première fois depuis l'argent d'Arnaud Geyre en 1956 n'est pas totalement utopique.
Voeckler : "On n'a pas de coureur médaillable sur le contre-la-montre"
Concernant le contre-la-montre, il faut carrément remonter à 1924, avec l'or d'Armand Blanchonnet et le bronze de René Hamel, mais pour 2024, Thomas Voeckler ne se fait aucune illusion. "Je ne vais pas vendre de rêve : quand on voit la concurrence internationale, on n'a pas de coureur médaillable en France sur le contre-la-montre. On l'a vu aux derniers Mondiaux (Bruno Armirail et Rémi Cavagna se sont classés 20eme et 25eme, ndlr) et les gars ne m'en voudront pas de dire ça. Ceci étant dit, c'est un chrono des Jeux à domicile et je veux qu'on soit représentés avec un coureur qui tienne la route, ne serait-ce que pour donner une dynamique à l'équipe de France. Le chrono ne sera pas sacrifié, mais le mec qui y participera devra aussi avoir un rôle primordial dans la course en ligne." Reste désormais à trouver le bon quatuor pour représenter la France.