Vers une " ère Pogacar " ?

Vers une " ère Pogacar " ?©Panoramic, Media365

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 19 juillet 2021 à 10h52

Vainqueur du Tour de France pour la deuxième année de suite, Tadej Pogacar semble parti pour dominer la course durant plusieurs années.

Voilà, c'est fini. Le Tour de France 2021 s'est achevé dimanche soir sur les Champs-Elysées comme chaque année par une étape réglée au sprint. Attendu, Mark Cavendish n'a pas triomphé et dépassé le mythique Eddy Merckx pour s'offrir seul le record de victoires d'étapes sur une Grand Boucle (les deux coureurs sont à 34), laissant le soin à Wout Van Aert de terminer en beauté sur la plus belle avenue du monde. Un célèbre endroit qui a consacré pour la deuxième année consécutive Tadej Pogacar. Implacable sur cette édition 2021, le Slovène a doublé la mise à seulement 22 ans, s'offrant aussi le maillot à pois du meilleur grimpeur et le maillot blanc du meilleur jeune.

Hinault : « On est partis pour bouffer du Pogacar pendant longtemps »

Ultra-dominant, le coureur de UAE Team Emirates a écrasé le Tour et remporté trois victoires d'étape. Pogacar parait parti pour dominer la plus grande course cycliste de la planète pour plusieurs années. « Alors là, il va falloir sacrément s'accrocher pour le faire tomber, ce gamin ! On me disait que Jan Ullrich (vainqueur du Tour 1997) ou Egan Bernal (2019) en gagneraient plein alors que leur palmarès est bloqué à un Tour. Mais Pogacar, c'est autre chose », s'enflamme l'ancien grand coureur français Bernard Hinault dans Le Parisien, lundi matin.


« Mentalement, il est costaud, ajoute Hinault. Et j'aime quand il n'offre pas les victoires d'étape aux autres. On ne fait pas du vélo pour faire des cadeaux. Pogacar me rappelle moi plus jeune. Il est bon sur tous les terrains et gagne à chaque fois qu'il peut. On est partis pour bouffer du Pogacar pendant longtemps. » Bernard Hinault a par ailleurs « beaucoup aimé » ce nouveau Tour de France. « Il est parti d'entrée sur des bonnes bases avec Julian Alaphilippe qui a attaqué et pris le maillot à Landerneau (lors de la première étape). Il l'avait dit avant et il l'a fait. Qu'est-ce que j'aime cette attitude ! Lui, quand il parle, il fait, apprécie celui que l'on surnommait "le Blaireau". Et le lendemain, le double numéro de Mathieu Van der Poel, en deux ascensions à Mûr-de-Bretagne, était formidable. Comme un match de boxe entre les deux. »

Hinault : « On n'a plus beaucoup de bons coureurs français »

Le jugement du quintuple lauréat du Tour de France est enfin sans équivoque sur la course de Julian Alaphilippe. « Il a bien débuté et après il a couru avec ses moyens. Quand je dis qu'il ne gagnera jamais le Tour car il ne sait pas s'économiser, ce n'est pas une critique. Il fait du vélo à l'instinct et cela fait du bien au cyclisme. Tout le monde le regarde quand il s'échappe et il essaye quand même. Il y a des mecs qui se planquent dans un peloton pendant tout un Tour. Lui, c'est un battant, mais il n'est pas assez fort en haute montagne », estime Hinault, également sévère sur le cyclisme français. « C'est vrai que le cyclisme s'est mondialisé. Mais, quand même, il y a des mecs qui feraient bien de courir au lieu de faire des stages. Juste pour ne pas perdre l'habitude de rouler en peloton. Mais bon, il faut être honnête et reconnaître qu'on n'a plus beaucoup de bons coureurs français », regrette l'ancien lauréat de la Grande Boucle en 1978, 1979, 1981, 1982 et 1985.

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