Vuelta : Arriver à Séville par 43°C, est-ce bien sérieux ?

Vuelta : Arriver à Séville par 43°C, est-ce bien sérieux ? ©Icon Sport, Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 21 août 2024 à 17h10

Les images de Séville sont splendides, certes. Mais les coureurs ne sont assurément pas aidés par l'organisation.

Dans la chaleur suffocante de l'Andalousie, les coureurs de la Vuelta ont pris le départ mercredi de la cinquième étape comme si de rien n'était, à 13h30 en direction de Séville où on attendra pas moins de 43°C à l'arrivée. Presque une moyenne de saison, donc presque une chance dans le contexte de réchauffement climatique. Quoi qu'il en soit, est-ce bien normal ? Luis Angel Maté, local de l'étape puisqu'il est andalou, tire la sonnette d'alarme (pour Eurosport) : "On va en parler de plus en plus. D'où le rôle important du vélo qui doit être plus utilisé... Mais je souffre de la chaleur, je ne suis pas habitué et personne ne peut la supporter tant que ça. On essaie de la gérer au mieux, en s'hydratant plus et en mettant de la glace. Mais il faut aborder le débat des calendriers, car les températures montent."

Maté : "C'est vraiment risqué. Il faudra se poser la question sérieusement, au plus vite"

Le coureur de l'équipe Euskaltel évoque les impératifs télévisuels comme un des problèmes principaux, car les étapes partaient auparavant plus tôt, et ce sur les trois grands Tours. "C'est vraiment risqué de commencer à midi ou 13h avec des vagues de chaleur pareilles, il y a le même problème en France et il faudra se poser la question sérieusement, au plus vite." Sauf qu'il est absolument impossible d'imaginer déloger le Tour de son sacro-saint mois de juillet...

Inverser l'ordre du Giro et de la Vuelta pourrait-il être une autre solution, alors que c'est parfois la neige qui pose problème en Italie au début du mois de mai ? "Si on part du sud du pays mi-août, en Sicile ou à Naples, les températures seraient quasiment les mêmes qu'en Andalousie", rétorque le consultant Jacky Durand, pour qui la pire hérésie concerne les courses australiennes du mois de janvier à 45°C alors que les Français (et d'autres) sont en pleine préparation hivernale avec les bonnets. Son collègue David Moncoutié assure que les coureurs s'en plaindront toujours beaucoup moins qu'un déluge très froid, mais les conditions ne vont pas en s'arrangeant... Le problème tend donc à devenir, si ce n'est nouveau, au moins de pire en pire. Pour Jacky Durand, une solution pourrait être de revenir à des demi-étapes, le matin puis en début de soirée. Mais là, selon lui, ce sont les coureurs qui risquent de tiquer et non plus les télévisions.

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