Marie Mahé, Media365 : publié le samedi 12 octobre 2024 à 12h40
Lors d'un entretien accordé à Ouest-France, Emmanuel Hubert, directeur sportif d'Arkéa BB Hotels, s'est montré très inquiet concernant l'avenir des formations cyclistes françaises.
Emmanuel Hubert n'est pas vraiment optimiste. Lors d'un entretien accordé à Ouest-France, ces dernières heures, l'actuel directeur sportif de l'équipe cycliste française Arkéa-Bamp;B Hotels s'est exprimé concernant l'avenir des formations cyclistes tricolores, ainsi que sur le mode de fonctionnement du cyclisme dans l'Hexagone, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le dirigeant est vraiment inquiet à ce sujet. En cause, notamment, les coûts qui ne cessent d'augmenter pour l'ensemble de ces écuries. D'ailleurs, sa propre équipe est plus que concernée par ses inquiétudes. En effet, Arkéa-Bamp;B Hotels devra particulièrement se battre, afin d'avoir toutes ses chances de conserver, lors de la saison 2025, sa place dans l'élite du cyclisme mondial, à savoir le circuit World Tour. Actuellement, l'équipe française occupe la 19eme place du classement, et devra surtout lutter contre Uno-X, alors que seules les 18 premières équipes sont assurées de conserver ce statut qui leur permet d'évoluer en World Tour.
Hubert : "Cent cinquante salariés sont mis à mal..."
Selon Emmanuel Hubert, lui-même ancien coureur professionnel, un fossé est en train de se creuser de plus en plus entre les équipes françaises et leurs homologues étrangères, d'un point de vue budgétaire, à cause de la fiscalité française, pas vraiment à l'avantage des équipes. Arkéa-Bamp;B Hotels possède sa propre équipe professionnelle World Tour, mais aussi une équipe féminine ainsi qu'une de développement. Ses finances viennent surtout des différentes partenaires, mais Emmanuel Hubert l'a lui-même confié, il ne sait pas de quoi sera fait l'avenir, concernant son équipe : « Cent cinquante salariés sont mis à mal si un partenaire venait à partir. Car je n'ai aucune visibilité au-delà du 31 décembre 2025. » Avant de poursuivre : « Ce modèle n'est plus viable ! Dans moins de cinq ans, 60 % des équipes françaises auront disparu. Ce qui se passe dans le monde amateur va concerner le monde professionnel très vite. Nous sommes impactés sur le plan mondial. On s'appauvrit de notre base. Il faudrait que le monde pro aide davantage la base. Mais comment faire plus alors que nous sommes étranglés ? »