F1 : Gasly n'avait "jamais pensé pouvoir gagner"

Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 26 décembre 2020 à 16h33

La recette pour gagner un Grand Prix est-elle de dormir chez soi la nuit précédant la course ? Pierre Gasly souligne en tout cas cette petite spécificité concernant son fameux 6 septembre, jour de sa victoire au Grand Prix d'Italie.

Pierre Gasly est revenu pour L'Equipe sur sa victoire à Monza, le 6 septembre, la première d'un Français depuis Olivier Panis à Monaco en 1996 (et la première depuis 2013 pour une autre écurie que Mercedes, Ferrari ou Red Bull) : "Ce matin-là, déjà, est un jour spécial pour moi. Je venais d'emménager à Milan. Alors, pour la première fois de ma vie, je me réveille chez moi un dimanche de course. Je n'avais jamais connu de course à domicile. En France, Le Castellet est à mille kilomètres de chez mes parents. Ce matin-là, j'ai donc pris mon café dans mon salon et je me suis dit : 'C'est fou, dans trois heures, je prends le départ d'un Grand Prix.' J'ai bien apprécié. Rentrer le soir chez moi m'a permis de mieux décompresser, de bien couper."

"Je pousse comme un fou sans stresser"

Et puis arrive la course, le fameux jour de gloire : "Je n'avais jamais pensé pouvoir gagner. Mais depuis mon podium l'an dernier, au Brésil, un truc au fond de ma tête me disait que je pouvais remonter sur la boîte. J'ai commencé à y songer lors du drapeau rouge, au 22eme tour. Je sens qu'il y a une opportunité. Lewis Hamilton est leader, mais va devoir purger une pénalité (...) Autour de moi, il y a beaucoup d'agitation. Dans ma tête, je reste calme, les Mercedes sont si rapides que la victoire ne m'apparaît possible que s'il se passe encore des choses (...) A dix tours de la fin, je me rends compte qu'aucune Mercedes ne revient de derrière. Et là, je me dis que ce sera Carlos Sainz ou moi. Et j'ajoute qu'elle est pour moi, que je ne peux pas la perdre."


Pierre Gasly voit alors "l'écart se réduire" : "Il va plus vite, et moi je n'ai plus de pneus. A six tours de la fin, il commence aussi à galérer. Ses pneus sont comme les miens, finis. Je dois à tout prix conserver au moins une seconde d'avance, car s'il entre dans la fenêtre d'utilisation du DRS, il va se jeter sur moi et je ne pourrai pas me défendre longtemps. Alors, je pousse comme un fou sans stresser (...) Dans le dernier tour, j'essaie de lui casser l'aspiration en zigzaguant comme j'ai vu faire en Indycar (...) En franchissant la ligne, je repense à cette citation de Michael Jordan que j'ai mise dans ma chambre du motor-home de l'équipe, cette année : 'Certains espèrent le faire, d'autres aimeraient le faire et d'autres le font !' Moi, je l'ai fait !"

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