Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 15 mai 2024 à 17h15
Alors qu'il a récemment annoncé la fin de sa carrière à l'issue de la saison 2024, Dominic Thiem a vu les organisateurs de Roland-Garros lui refuser une invitation. Simona Halep, revenue à la compétition après une suspension pour dopage, est dans le même cas. De quoi générer une polémique.
La Fédération Française de tennis (FFT) a fait son choix. Hormis les accords de réciprocité avec ses homologues américaine et australienne, cette dernière a donné la priorité aux Français(es) pour l'attribution des invitations pour l'édition 2024 de Roland-Garros. Ce qui fait d'ores-et-déjà parler. En effet, cela laisse sur le carreau des personnalités telles Diego Schwartzman, Caroline Wozniacki ou encore Emma Raducanu. Toutefois, il y a deux cas qui font un peu plus polémique, notamment en raison de leur passé sur la terre battue parisienne. Le premier cas est celui de Dominic Thiem. L'Autrichien, finaliste malheureux face à Rafael Nadal en 2018 et 2019, a récemment annoncé que 2024 sera sa dernière saison et pouvait légitimement espérer être invité pour participer une dernière fois aux Internationaux de France. Le deuxième cas concerne Simona Halep. Après avoir purgé une suspension largement réduite en raison d'un contrôle antidopage positif, la Roumaine n'est visiblement pas dans les papiers des organisateurs de la deuxième levée du Grand Chelem.
Les Bleu(e)s ont eu la priorité
En conséquence, ils vont tous deux devoir affronter l'épreuve des qualifications, qui débutent le 20 mai prochain avec trois matchs à gagner pour arracher un strapontin pour le tableau principal de la deuxième levée du Grand Chelem. Dans les faits, autant l'Autrichien que la Roumaine font les frais de la politique sportive de la FFT. Cette dernière a préféré donner leur chance au plus haut niveau à des éléments prometteurs tels Terence Atmane, qui n'a pas caché ses difficultés sur l'ocre, Harold Mayot, Giovanni Mpetshi Perricard ou encore Elsa Jacquemot. Toutefois, l'hommage auquel aurait pu prétendre Dominic Thiem a bel-et-bien été accordé par l'instance dirigeante du tennis français à ses propres représentants. Après avoir annoncé récemment son choix de prendre sa retraite à l'issue des Internationaux de France, Alizé Cornet a obtenu une invitation. C'est également le cas pour Richard Gasquet, qui souffle le chaud et le froid concernant son avenir depuis son élimination précoce lors du dernier Open d'Australie. Mais, ce qui pourrait fait enrager les supporters de Dominic Thiem, ce sont les choix effectués par le passé par la FFT.
Le précédent Murray n'a pas pesé
En effet, lors de l'édition 2021 du Masters 1000 de Paris-Bercy, Guy Forget n'avait pas hésité au moment de donner un coup de pouce à Andy Murray, qui s'était empressé d'accepter cette offrande. « Andy est un merveilleux exemple de courage et de remise en question après son opération à la hanche, avait affirmé face à la presse l'ancien patron du tournoi. Beaucoup de gens vont venir le voir : pas que des Anglais, même des Français. » Cette différence de traitement en l'espace de trois ans, quand bien même un Masters 1000 n'a pas le même poids qu'un Grand Chelem, reste troublante. De plus, le fait d'imposer à Dominic Thiem et Simona Halep de passer par les qualifications peut ressembler à une marque de défiance envers deux joueurs qui ont fait vibrer les courts parisiens et qui ont su montrer que briller sur la terre battue était possible. En effet, au-delà des deux finales pour l'Autrichien, la Roumaine a soulevé la Coupe Suzanne-Lenglen en 2018 aux dépens de Sloane Stephens, après avoir échoué en finale en 2014 contre Maria Sharapova puis en 2017 face à Jelena Ostapenko. Une mise de côté qui pourrait devenir une source de motivation pour passer sans encombres l'« Opening Week », comme l'appellent les organisateurs de Roland-Garros.