Roland-Garros : Djokovic, un message politique qui fait polémique

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Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 30 mai 2023 à 11h19

Après son succès au premier tour de Roland-Garros, Novak Djokovic a fait passer un message politique sur les tensions au Kosovo, ce qui pourrait lui valoir une sanction de l'organisation.

Vainqueur du jeune Américain d'origine serbe Aleksandar Kovacevic lundi au premier tour de Roland-Garros (6-3, 6-2, 7-6[1]), Novak Djokovic, qui vise un 23e titre record du Grand Chelem à Paris, n'a pas manqué ses débuts dans la capitale. Celui qui a égalé un record de Roger Federer en remportant un 65e match consécutif au premier tour d'un Majeur a aussi déclenché une nouvelle polémique à l'issue de sa victoire. Sur l'objectif de la caméra, où les joueurs apposent généralement un autographe après leur succès, il a ainsi écrit, en cyrillique : "Le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence."

Une référence à la situation explosive au Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008, ce que conteste toujours la Serbie. Ce lundi, la Force pour le Kosovo (Kfor), une force multinationale de l'Otan basée dans la république, a déploré une trentaine de soldats blessés dans des heurts, après des manifestations d'habitants serbes du Kosovo, qui réclament le départ de maires albanais. En 2008, Djokovic s'était déjà exprimé sur le sujet, déclarant que l'indépendance du Kosovo était l'un des moments "les plus difficiles dans l'histoire" de la Serbie. "Nous sommes prêts à défendre ce qui nous appartient", avait-il ajouté.

Mauresmo : "On va voir"

Lundi, il s'en expliqué en conférence de presse. "Je pense que j'ai dit tout ce que j'ai à dire sur ce sujet. Je ne suis pas un politique et je n'ai pas envie d'entrer dans des débats politiques", s'est-il d'abord défendu, parlant d'un sujet "très sensible. Je suis très touché en tant que Serbe par ce qu'il se passe au Kosovo et par la façon dont notre peuple a été pratiquement forcé de quitter nos municipalités, a-t-il poursuivi. Je suis le fils d'un homme né au Kosovo, je sens une responsabilité additionnelle à donner mon soutien à notre peuple et à toute la Serbie."


S'il assure donc ne pas avoir "envie d'entrer dans des débats politiques", son message est éminemment politique, quoi qu'il en dise, et cela pourrait lui valoir une sanction de la part de l'organisation de Roland-Garros, qui proscrit toute opinion politique ou religieuse. "Là, on attend de voir ne serait-ce qu'une traduction exacte, car on a plusieurs versions qui nous remontent. On va voir. Et lui parler pour savoir ce qu'il a vraiment voulu dire. Pas de précipitation. On va poser les choses", a déclaré Amélie Mauresmo, directrice du tournoi parisien, sur Twitch.

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